08/03/2022

Guerre en Ukraine: y a-t-il encore un moyen de faire plier Poutine?

Au douzième jour de l'invasion russe, les combats se poursuivent en Ukraine: l'armée russe a bombardé Kharkiv - la deuxième ville du pays -, poursuit son siège du port stratégique de Marioupol et resserre son étau sur la capitale Kiev. Dans ce contexte, y a-t-il encore une chance pour que Vladimir Poutine cesse la guerre? Passage en revues des différentes options possibles pour faire plier le dirigeant russe.

Au douzième jour de l'invasion russe, les combats se poursuivent en Ukraine: l'armée russe a bombardé Kharkiv - la deuxième ville du pays -, poursuit son siège du port stratégique de Marioupol et resserre son étau sur la capitale Kiev. Dans ce contexte, y a-t-il encore une chance pour que Vladimir Poutine cesse la guerre? Passage en revues des différentes options possibles pour faire plier le dirigeant russe.

• Un durcissement des sanctions?

Bien que d'une ampleur inégalée, les conséquentes sanctions économiques ont peu de chance de faire émerger la paix, estime Samantha de Bendern, ancienne officier politique de l'Otan et chercheuse au département Russie-Eurasie à la Royal Institute of International Affairs, un institut de réflexion basé à Londres. Par le passé, cette stratégie a en effet rarement porté ses fruits, que ce soit en Iran, en Libye ou à Cuba.

"Elles ont même un effet contraire dans le cas russe", pointe-t-elle pour BFMTV.com.

Suspension de la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, fermeture de l'espace aérien européen aux compagnies aériennes russes, exclusion de certaines banques du réseau financier Swift... Ce train de sanctions qui commence à asphyxier la Russie engendrerait également un sentiment d'incomprehénsion, voire de colère chez certains Russes pourtant pro-occidentaux, observe Samantha de Bendern. Nourrissant ainsi une certaine amertume et légitimant le discours belliqueux de Vladimir Poutine.

D'autant qu'un durcisemment de ces mêmes sanctions a peu de chances de faire capituler Vladimir Poutine, analyse Carole Grimaud Potter, professeure à l'Université de Montpellier et à l'Institut diplomatique de Paris. "Même si les oligarques sont touchés, que la situation économique de la Russie devient catastrophique dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois, le gouvernement russe serrera les dents", anticipe cette spécialiste de la géopolitique de la Russie pour BFMTV.com.

"Le pays a déjà vécu le chaos et s'est sorti du marasme économique des années 1990. Et puis la population russe et ses difficultés n'entrent pas dans les calculs de Vladimir Poutine."

• Un embargo sur le gaz russe?

Reste la question de l'embargo sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, une mesure qui pourrait se révéler plus efficace, selon Carole Grimaud Potter. "C'est une arme réelle mais à double tranchant et qui se paierait très chère", nuance-t-elle.

Les États-Unis "discutent très activement" de la possibilité d'interdire ces importations. Mais le sujet divise: l'Allemagne, qui importe 55% de son gaz et 42% de son pétrole de Russie, s'y est opposée. Les importations d'énergie fossile en provenance de Russie sont "essentielles" pour la "vie quotidienne des citoyens" en Europe et l'approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade, a d'ailleurs affirmé ce lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.

"On ne peut pas se passer du gaz russe du jour au lendemain, poursuit la chercheuse. Là, on va arriver à la fin de l'hiver, mais pour l'année prochaine, comment pourrait-on remplacer durablement le gaz russe? C'est une course contre la montre."

• Une autre voie diplomatique?

Quant à la voie diplomatique, a-t-elle encore une chance de mettre un terme à la guerre? "Non", considère Samantha de Bendern. Notamment parce que "la diplomatie de Poutine est malhonnête", estime-t-elle.

"Quand l'Otan a rejeté la demande de Kiev de créer une zone d'exclusion aérienne en Ukraine, Poutine aurait pu s'en féliciter. Au contraire, il a agité encore une fois la menace nucléaire. On ne peut pas négocier avec lui."

La Russie a en effet annoncé considérer comme "cobelligérant" tout pays tentant d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine.

 

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