Alors que l'inflation était déjà à un niveau élevé en février avant l'offensive russe en Ukraine (+ 4,1 %), son impact sur le budget des Français s'annonce important. Et ce, malgré le bouclier tarifaire annoncé par le gouvernement qui bloque les prix du gaz et de l'électricité (après une hausse de 4 % au début de l'année) jusqu'à fin 2022. Les prix des produits alimentaires vont augmenter de manière importante, alors qu'ils devaient déjà progresser de 3 à 4 % à l'issue des négociations commerciales entre la grande distribution et les industriels de l'agroalimentaire menées avant le début du conflit.
L'économiste Sylvain Bersinger, du cabinet Asterès, a calculé l'impact de la seule envolée des prix des carburants à la pompe sur le portefeuille des Français si les prix devaient rester au niveau actuel tout le reste de l'année. Une hypothèse peut-être pessimiste, mais qui ne peut pas être écartée. Vendredi 11 mars, le prix moyen du gazole atteignait par exemple 2,25 euros par litre, une hausse de 30 % en un mois, selon le site Internet Carbu.com.
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La baisse moyenne de pouvoir d'achat atteindrait alors 550 euros par ménage sur l'année, a-t-il évalué. Une diminution de 1,4 % du revenu disponible moyen. Mais cette moyenne cache de fortes disparités. Les ménages les plus modestes, qui font partie des 10 % des Français les plus pauvres, perdraient 310 euros, ce qui peut paraître moindre. En réalité, ce coût est beaucoup plus difficile à encaisser car cela représente 2,4 % de leur revenu disponible, déjà très faible. L'impact en euros serait croissant en fonction du revenu des ménages mais commence à décroître en pourcentage du revenu disponible à partir du 6
edécile (découpage des ménages en dix parts égales, en fonction de leur niveau de revenus, des plus faibles aux plus élevés).
L'importance du lieu d'habitation
L'impact serait aussi variable en fonction du lieu d'habitation. En région parisienne, où les transports en commun sont très développés, la facture moyenne plafonne à 390 euros supplémentaires par rapport à 2021, soit une perte de revenu disponible de 0,9 % en moyenne. Dans les communes rurales (« hors attraction des villes »), la perte bondit à 690 euros, soit une perte de revenu disponible moyenne de 2 %.
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Emmanuel Macrona bien compris le risque d'une telle pression sur le pouvoir d'achat, lui qui a fait
des effets de ses mesures fiscales sur le pouvoir d'achat un argument pour sa réélection. Le spectre des Gilets jaunes n'est jamais très loin. C'est pourquoi le président-candidat a déjà annoncé que l'État – et donc, in fine, le contribuable – ferait un nouveau geste. Cela pourrait passer par un nouveau versement de l'indemnité inflation, une nouvelle mesure sur l'indemnité kilométrique accordée aux travailleurs obligés d'utiliser leur voiture.
Le président, en campagne pour un second mandat, a aussi décongelé l'idée d'un « chèque alimentaire » pour permettre aux ménages modestes d'acheter des produits frais. Le versement annuel du chèque énergie est attendu en avril, 5,8 millions de foyers sont concernés. Ce chèque varie entre 48 et 277 euros par mois pour régler les factures d'énergie. Cela sera-t-il suffisant pour faire passer la pilule ?
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