Les deux navigateurs débarquent à la pointe Allègre avec 4 religieux dominicains et 400 travailleurs engagés par contrat pour trois ans... Une île à sucre et à esclaves
L'île a été découverte par Christophe Colomb le 4 novembre 1493, jour du pèlerinage de la Sierra de Guadalupe, en Estrémadure, d'où son nom ! Il s'agit d'une île volcanique de 1100 km2, en fait divisée entre l'île de Basse-Terre, surmontée par le volcan de la Soufrière, et l'île de Grande-Terre.
Ces deux îles sont séparées par un isthme où coule la Rivière salée et où se trouve aujourd'hui la principale ville, Pointe-à-Pitre, fondée par les Anglais en 1759. Le chef-lieu est Basse-Terre.
Après que Charles de l'Olive, nommé gouverneur de l'île par Richelieu, a exterminé les Indiens Caraïbes qui l'habitaient, la Guadeloupe est devenue, comme la Martinique et Saint-Domingue (Haïti), une terre de grandes plantations sucrières avec une population constituée en grande majorité d'esclaves d'origine africaine.
Une Terreur mal cicatrisée
L'esclavage ayant été aboli sous la Terreur révolutionnaire (1794) puis rétabli sous le Consulat (1802), l'île a souffert à ce moment-là d'une terrible guerre civile. Pendant la Terreur, environ 500 blancs ont péri sur un total de 14 000 « Blancs-Pays » (nom donné aux blancs de l'île). La plupart des autres se sont enfuis dans les îles voisines ou aux États-Unis. Ils sont revenus après les troubles révolutionnaires mais, très appauvris, n'ont pu relancer correctement leurs « habitations » (nom donné aux plantations).
À la faveur de la crise économique de la fin du XIXe siècle, les plantations sont tombées dans l'escarcelle de groupes financiers extérieurs à l'île ou de Békés de la Martinique. Elles n'ont jamais retrouvé leur prospérité d'antan. Il s'ensuit encore aujourd'hui un net retard économique et social de la Guadeloupe par rapport à sa voisine, la Martinique, qui a pu conserver ses structures sociales intactes pendant la Révolution du fait de son occupation par les Anglais.
Tandis que la Martinique a conservé une forte empreinte européenne, la Guadeloupe compte aujourd'hui à peine 5% d'Européens dont une moitié de métropolitains. S'y ajoutent environ 15% de descendants des travailleurs tamouls ou malabars amenés des Indes après l'abolition de l'esclavage (1848). La population restante est noire ou métisse. Cette diversité entretient de très vifs préjugés raciaux, depuis les noirs, qualifiés de « Bleus » par leurs compatriotes à peau plus claire, jusqu'aux malabars, jalousés pour leur relative réussite économique et sociale.
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