Las ! Les neuf sages n’ont même pas daigné se saisir de la plainte du procureur général du Texas, qui voulait annuler le résultat de la présidentielle en Pennsylvanie, en Géorgie, dans le Wisconsin et dans le Michigan.

“Dans une brève décision non signée, la cour a clairement établi que le Texas n’avait pas l’autorité légale pour contester la façon dont d’autres États organisaient leurs élections”, résume The Hill. “C’est un désaveu pour Trump, ainsi que pour les 18 procureurs généraux et les 126 républicains de la Chambre des représentants qui avaient soutenu la plainte”.

Le Washington Post estime que la décision de la Cour suprême “ferme la porte à toute voie légale pour inverser” la défaite de Donald Trump. Une opinion partagée par le très conservateur Washington Examiner, qui assure que l’arrêt des neuf sages “sonne le glas des tentatives de Trump d’inverser le résultat de l’élection dans les États clés”.

“Les juges auraient pu se saisir de la plainte et la rejeter immédiatement, ou se ranger du côté Texas, ou encore réclamer des plaidoiries, mais ils ont purement et simplement refusé de s’en saisir”, observe Fox News.

Le New York Times rappelle que quelques jours après le décès de la juge Ruth Bader Ginsburg en septembre, Donald Trump avait déclaré, à propos de l’élection : “Je pense cela se finira devant la Cour suprême”.

“Il avait raison”, observe le quotidien. “Mais il avait tort de penser que la cour, même après avoir nommé trois de ses membres, se plierait à ses exigences. Et avec la réunion du collège électoral prévue lundi, la croisade de M. Trump pour changer le résultat de l’élection arrivera bientôt à son terme”.

“Saut dans le vide”

C’est en effet lundi que les grands électeurs apporteront officiellement leurs voix au candidat ayant remporté le plus de suffrages dans leur État – dernière étape avant l’officialisation des résultats par le Congrès, en janvier.

USA Today se félicite qu’en cette “période dangereuse, les juges aient été à la hauteur de la situation”, en étant des “arbitres neutres” appliquant la loi et seulement la loi. “S’ils continuent à faire leur travail, ils sauveront la démocratie” et démontreront “la force” des institutions américaines.

Mais au-delà des manœuvres de Donald Trump, d’autres médias se montrent beaucoup plus inquiets quant à l’avenir des États-Unis, atterrés que 126 républicains aient pu officiellement soutenir la plainte du Texas devant la Cour suprême.

“Comment le président américain pourra-t-il gouverner ou résoudre les problèmes majeurs de ce pays, si l’un de nos partis politiques est ouvertement hostile à notre système politique ?”, s’interroge NBCNews.

Pour le Chicago Tribune, “la volonté de tant d’élus républicains et d’électeurs à participer à ce coup d’État, indique clairement que la survie de la démocratie américaine est en jeu. Cette élection historique restera celle où nous nous sommes éloignés du bord du précipice, ou celle où nous avons sauté dans le vide”.