Crise d'autorité dans notre république une et indivisible! où en est-on en fin 2020?

Ce texte est dû à Yann Bizien élu d'opposition à Cuers Var.

 

🚨 La presse parle beaucoup de la crise de l'autorité dans notre pays en ce moment. Les refus d'obtempérer et autres exemples de rejet de l'autorité (et de l'uniforme) sont visibles et nombreux tous les jours dans les territoires "oubliés ou perdus de la République". 

Je voudrai donc évoquer ce matin mon sentiment sur ce sujet si important.

🔎 Tour à tour contestée, refusée, piétinée, contournée, bousculée, discutée, l'autorité est pourtant bien nécessaire pour faire société et pour bien vivre ensemble pacifiquement et sereinement. 

✅ « Où il n'y a point de maître, tout le monde est maître (Bossuet) ». Une société sans autorité, c'est tout simplement une société sans ordre et anarchique. 

✅ L'autorité est la capacité à se faire obéir, c'est-à-dire tout l'art de faire admettre la « subordination » comme légitime. Dans une démocratie, la bonne autorité implique en contrepartie une obéissance à la fois volontaire et librement consentie. Je pense à l'autorité unilatérale des parents sur leurs enfants, à celle du maître sur ses élèves, à celle de l'Etat sur ses administrés, à celle des responsables politiques mais aussi à celle des autorités civiles, judiciaires, militaires, religieuses et celle des forces de sécurité sur les français. 

➡️ Ce qui fondait jusqu'ici l'autorité est donc remis en question et bouscule notre traditionnel « contrat social ». Sous les effets de la perte de nos repères d'autrefois, de la montée de l'individualisme, du communautarisme, de l'accroissement des incivilités, de la crise des banlieues, de la violence non légitime qui s'y exprime, du terrorisme (qui cherche à nous soumettre), notre société craque et se fissure.

➡️ L'histoire de la vie démocratique démontre pourtant que partout et tout le temps l'autorité a été justifiée et nécessaire à l'équilibre de toute société et cela jusque dans sa composante la plus élémentaire, la cellule familiale. Car l'autorité bien exercée est structurante. Elle doit être évidemment reconnue et admise. Que serait une classe d'élèves sans l'autorité éclairante de l'enseignant ? Que serait l'éducation des enfants sans l'autorité bienveillante des parents ? Que serait notre société sans l'autorité régulatrice de l'Etat qui prélève, redistribue, assure notre sécurité et rend la justice ? L'anarchie, bien sûr. Un territoire dans lequel "l'homme serait un Loup pour l'homme (T. Hobbes). Car le maintien de l'autorité à tous les niveaux vise à assurer en permanence un ordre juste et indispensable à un équilibre sain et serein de toute organisation humaine. 

➡️ Pour être légitime, l'autorité doit être naturellement acceptée. L'autorité, ce n'est pas manipuler les autres. L'autorité ne doit pas être confondue bien sûr avec l'autoritarisme qui est son excès et son abus. Elle n'est pas non plus une soumission honteuse ou humiliante. Elle ne peut pas reposer uniquement sur l'idée d'une souffrance subie ou de la peur de la force publique détentrice du "monopole de la violence légitime". Elle ne doit pas être « castratrice ». Car quand on s'y soumet naturellement et normalement, parce qu'elle est juste, et contrôlée, elle ne peut pas inspirer la crainte. Bien au contraire, « si l'ordre ne va pas sans la Liberté, la Liberté ne va pas sans ordre ».  

🇫🇷 Dans notre « contrat social », l'autorité ne doit jamais se séparer des principes qui la conditionnent. « La démocratie, plus qu'aucun autre régime, exige donc la reconnaissance et "l'exercice de l'autorité" remarquait Saint John Perse. Admettre l'autorité légitime, c'est donc vouloir faire société et reconnaître son intérêt pour tendre vers toujours plus d'harmonie dans le cadre et dans le respect de nos valeurs de Liberté, d'Egalité et de Fraternité.