L’islam djihadiste contemporain, sunnite ou chiite, est une école de déshumanisation. Il pense et justifie ses actes sanguinaires par le biais d’une rhétorique que le monde chrétien a jadis connue durant les croisades.
Dans une lettre qu’il adresse aux Templiers, nouvelle milice du Christ, saint Bernard écrit : “Ainsi, le chevalier du Christ donne la mort en pleine sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. Ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée ; il est le ministre de Dieu, et il l’a reçue pour exécuter ses vengeances. […] Lors donc qu’il tue un malfaiteur, il n’est point homicide mais malicide, si je puis m’exprimer ainsi ; il exécute à la lettre les vengeances du Christ sur ceux qui font le mal et s’acquiert le titre de défenseur des chrétiens.”
Un dialogue impossible
Entre l’islam djihadiste contemporain et la modernité, il y a un abîme culturel de huit siècles de sécularisation qui rend tout dialogue quasi impossible. Le dialogue dit islamo-chrétien, interreligieux ou interculturel, est lui-même instrumentalisé pour figer et consacrer ce qui existe et surtout pour imposer le refus de tout changement sous couvert d’embrassades mutuelles et d’obséquieuses contorsions de tolérance.
L’islam djihadiste utilise à son profit la philosophie des droits de l’homme, oubliant que le prérequis de cette dernière est une conception de l’individu comme sujet autonome non soumis à la loi commune du groupe mais à la loi.
Protéger l’humanisme des Lumières
Que faire aujourd’hui ? Il est hors de question de jeter la philosophie des droits de l’homme à la poubelle, ainsi que le concept de laïcité au sens de la séparation du religieux et du politique. Dans l’espace public, la loi protège les droits de chacun et impose les devoirs de chacun. Nous devons impérativement protéger l’humanisme des Lumières.
La campagne antifrançaise actuelle se concentre sur les caricatures délibérément blasphématoires d’un magazine, oubliant qu’un seul individu a accepté de jouer le rôle peu glorieux d’égorgeur d’abattoir en réparation du blasphème au lieu de se pourvoir en justice.
L’Occident sécularisé se trouve pris entre le marteau de l’islamisme djihadiste dévoyé et l’enclume d’un laïcisme devenu une religion sans dieu. D’un côté, un univers théocratique où Dieu est tellement présent qu’il n’y a plus de place pour l’homme. De l’autre, une culture techno-financière où l’homme est tellement présent qu’il n’y a plus de place pour Dieu.
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