22/11/2020

Charbon: les banques qui vont en sortir et les autres - Challenges

L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)- qui dépend de la Banque de France-  et l'Autorité des marchés financiers (AMF) ont mis en ligne un rapport sur les "politiques charbon" des banquiers et assureurs. Il avait été convenu en juillet 2019, que les deux gendarmes de la finance française aient en charge "un suivi d'évaluation" pour jauger de la stratégie mise en place par ces acteurs, souvent peu avares de communication sur le sujet. L'idée d'avoir une expertise indépendante sur le sujet, dans le suivie de l'Accord de Paris sur le climat, s'imposait tant la France s'est impliquée sur le sujet. La fait que la place de Paris soit "verte" est notamment considéré comme prioritaire par Bercy, très en pointe sur ce sujet. Le "greenwashing" contre lequel l'Autorité des marchés financiers entend lutter, est de ce point de vue considéré comme néfaste et contre-productif. 

Tonalité plutôt positive

D'une manière générale, le rapport signé de l'ACPR et l'AMF est plutôt positif. Les deux autorités estiment ainsi qu'il existe "une dynamique positive au niveau de la place de Paris" et constate "une exposition relativement faible du secteur financier français à la chaine de valeur du charbon thermique". Le rapport évalue ainsi l'exposition au charbon à "1% du total des actifs". Petites ombres au tableau, tout de même: "les zones de progrès sont encore importantes". Ou encore: "Les méthodologies d'évaluation restent à affiner". Les sociétés de gestion sont globalement à la traine, "seuls six gérants de l'échantillon ont à ce jour affiché une date de sortie du charbon". Du côté des banques le rapport note aussi que les "activités de trading" sont parfois exclues de la politique anti-charbon affichée. 

Lire aussiFinance verte: Les banques françaises veulent sortir du charbon

Technique du name and shame

Pour sortir du flou, l'ACPR et l'AMF édictent une série de six propositions, notamment l'adoption et la formulation systématique d'une "date de sortie", la "justification des critères et des données retenues". Les autorités, sans le claironner, vont plus loin, en utilisant via des tableaux la technique du name and shame qui consiste a nommer les bons, mais aussi les mauvais élèves. Et c'est bien là ou le rapport prend tout son sel. 

La Caisse des dépôts réagit

Du coté des banques, trois établissements n'indiquent aucune date de sortie du charbon, aussi bien en Europe, dans la zone OCDE que dans le reste du monde . Il s'agit de HSBC, de Arkea (Crédit Mutuel)  et, beaucoup plus surprenant de deux institutions publiques: la Caisse des dépôts et l'Agence française de développement. A noter que quelques heures après la diffusion du rapport, la Caisse des dépôts (CDC) s'est fendu d'un communiqué affirmant "qu'à compter de 2021, le groupe (CDC, Bpifrance, SFIL) exclut de ses financements et investissements les principales sociétés développant des activités reposant sur le charbon thermique et (...) continue à inciter fortement toutes les sociétés dont il est actionnaire et présentant une exposition résiduelle au charbon thermique, à viser une production électrique à base de charbon proche de 0 avant 2030 dans l’OCDE, et désormais avant 2040 dans le reste du monde."

La plus vertueuse, avec une date de sortie en 2030 quelque soit la zone géographique est le Crédit Mutuel AF. BNP Paribas, BPCE, Crédit agricole et Société générale sont des les clous avec comme dates 2030 (Europe, OCDE) et 2040 (reste du Monde). 

Médaille d'or pour MACSF

Pour les assureurs, les mauvais élèves, "sans date de sortie envisagée" ou avec "aucun horizon précisé" sont CCR, Covea, Generali, Groupama et Natixis Assurances. Les champions sont Crédit Mutuel Assurance, AG2R La Mondiale, Macif, et Aviva (2030 partout dans le monde). Médaille d'or pour MACSF, qui promet de sortir complétement dès 2021. 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.

J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.