21/10/2020

Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a fait un point lors d'une conférence mercredi 21 octobre sur l'enquête après l'assassinat de Samuel Paty.

Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a fait un point lors d'une conférence mercredi 21 octobre sur l'enquête après l'assassinat de Samuel Paty par Abdoullakh Anzorov à Conflans-Sainte-Honorine. Depuis le début de l'enquête, 16 personnes ont été placées en garde à vue, dont cinq mineurs. Une enquête a été ouverte pour "complicité d'assassinat terroriste". Voici ce qu'il faut retenir :
  • Le tueur a été aidé par des collégiens

Parmi les sept personnes qui ont été déférées devant la justice, deux jeunes de 14 et 15 ans scolarisés au collège du Bois d'Aulne, ont été contactées par le terroriste vers 14h aux abords de l'établissement scolaire par le terroriste. Abdoullakh Anzorov a proposé une somme de 300 à 350 euros à ces jeunes pour identifier le professeur Samuel Paty. Ils se voyaient remettre une partie de la somme sur place. "Certains ont accepté de rester", indique le procureur, pour le "filmer, l'obliger à demander pardon pour la caricature du prophète mais aussi "l'humilier et le frapper". Il n'était cependant pas question d'un meurtre.

  • La fille du parent d'élève à l'origine de la polémique n'était pas au cours de Samuel Paty

Le procureur précise que la fille de Brahim C, le parent d'élève à l'origine de la polémique, n'a pas participé au cours d'éducation civique de Samuel Paty. L'exclusion de 48h de cette dernière n'avait également aucun rapport avec le cours du professeur tué.

  • Les contacts entre Brahim C. et Abdouallakh Anzorov confirmés

"La procédure a permis la mise au jour de plusieurs contacts écrits entre Brahim C. et Abdouallakh Anzorov à compter du 9 octobre et ce jusqu'au 13 octobre", a précisé le procureur. Le terroriste "s'est directement inspiré des messages de Brahim C". Le procureur précise que les notes du tueur sur les incidents, trouvées sur son téléphone, correspondent à la présentation des faits par le parent d'élève dans ses vidéos.

  •  Abdelhakim S. s'est présenté comme une "autorité religieuse"

L'attentat "s'inscrit dans un contexte d'appels au meurtre" après la republication des caricatures, conclut le procureur. Le 8 octobre, le prédicateur Abdelhakim S. s'est présenté au collège avec le père de famille Brahim C. et sa fille pour protester contre le cours de Samuel Paty. Ils ont réalisé une vidéo de 10 minutes sur place, en indiquant l'identité du professeur et dans laquelle Abdelhakim S. "s'est présenté comme une autorité religieuse", observe le procureur. 53 contacts entre Abdelhakim S. et Brahim C. ont été recensés entre le 8 et le 16 octobre. Ils se connaissaient déjà.

  • Deux amis du tueur, âgés de 18 et 19 ans, l'ont accompagné pour acheter des armes

Le procureur indique que deux connaissances du terroriste, âgées de 18 et 19 ans, l'ont accompagné dans une coutellerie pour acheter l'arme retrouvée près d'Abdouallakh Anzorov le jour du meurtre de Samuel Paty. Le second l'a par ailleurs accompagné pour acheter deux armes à feu le jour des faits. Il a par ailleurs mis son véhicule à disposition aux abords du collège. "Ils contestent leur connaissance des projets mortifères de leur ami", souligne le procureur. Les amis du terroriste confirment avoir constaté un changement physique et psychologique chez le tueur, qui présentait des signes de radicalisation et "une fréquentation assidue de la mosquée".

Source la Dépêche Publié le 21/10/2020 à 15:54 , mis à jour à 16:04

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