31/10/2020

Islamisme : Emmanuel Macron dit comprendre que les caricatures puissent «choquer» mais dénonce la violence

La contre-offensive est lancée. Alors que son discours contre le séparatisme islamiste a été «tronqué» voire «manipulé» par certains pays arabo-musulmans, Emmanuel Macron a décidé de répondre lui-même à ses détracteurs. Le président de la République a en effet accordé un entretien de 55 minutes à Al Jazeera, diffusé ce samedi 31 octobre à 17 heures, après avoir été enregistré vendredi à l'Élysée, durant lequel «le chef de l'État a souhaité expliquer sa vision de manière apaisée», justifie un proche.

La chaîne qatarienne, qui émet en anglais, en turc, et en serbo-croate, revendique plus de 25 millions de téléspectateurs, notamment dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle fait partie des médias «où ses propos des Mureaux ont été deformés, voire caricaturés», ajoute-t-on de même source.

Dans l'interview - diffusée en arabe mais dont la présidence a publié un transcript français - Emmanuel Macron a expliqué «les fondements de notre modèle français», précise l'entourage. À savoir «les valeurs de la République, la liberté de la presse, la liberté de dessiner et de caricaturer». Au cours de cet entretien, il a ainsi affirmé : «Je comprends qu'on puisse être choqué par des caricatures, mais je n'accepterai jamais qu'on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c'est notre vocation de les protéger».

Il en a également profité pour réaffirmer sa volonté de lutter contre le terrorisme sur le territoire national, et s'est défendu de vouloir stigmatiser les musulmans. Une réponse à tous les chefs d'État ou de gouvernement qui l'ont accusé de telles intentions ces dernières semaines. Emmanuel Macron a ainsi dénoncé les «manipulations» autour de ses propos sur les caricatures de Mahomet, venant «parfois de dirigeants politiques et religieux» qui ont laissé penser que ces dessins seraient «une émanation du gouvernement français» contre l'islam. «Les réactions du monde musulman ont été dues à beaucoup de mensonges, et au fait que les gens ont cru comprendre que moi, j'étais favorable à ces caricatures», a affirmé le chef de l'Etat. «Je suis favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays parce que je pense que c'est important, que c'est un droit, ce sont nos libertés», a-t-il ajouté.

Le comportement «belliqueux» d'Erdogan

Le président a répondu à ces mêmes chefs d'Etat ou de gouvernement qui ont alimenté à la fois la campagne de boycott qui vise la France, et la campagne de haine qui cible le président. Emmanuel Macron a ainsi jugé «indigne» et «inadmissible» la campagne de boycott des produits français dans certains pays musulmans. Cette campagne «est indigne et je la condamne. Mais elle est faite par certains groupes privés parce qu'ils n'ont pas compris et qu'ils se sont reposés sur les mensonges, sur les caricatures, parfois par d'autres dirigeants. C'est inadmissible».

Dans cet entretien, Emmanuel Macron en a profité pour juger le comportement de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qu'il estime avoir eu un «comportement belliqueux avec les alliés de l'Otan», ajoutant souhaiter que les «choses s'apaisent» et que le président turc «ne dise pas de mensonges». Il a également demandé «que le président turc respecte la France, respecte l'Union européenne, respecte ses valeurs, ne dise pas de mensonges et ne profère pas d'insultes».

Des territoires palestiniens au Bangladesh ou à la Somalie, en passant par le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran et le Liban, les manifestations violentes se sont multipliées contre le chef de l'État. Une figurine à son effigie a été pendue, son portrait a été piétiné, et le drapeau tricolore a été brûlé. Avec, chaque fois, des menaces exprimées dans les cortèges et par leurs leaders. Preuve qu'il y avait urgence à réagir.

À voir aussi - Attaque au couteau à Nice: Macron appelle une nouvelle fois «à l'unité de tous»

 

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