“Historique”, “Un pas de géant”, “Une source d’espoir pour tous”. Les superlatifs n’ont pas manqué lors de la présentation du volet vert du plan de relance de 100 milliards d’euros. Jeudi 3 septembre, le Premier ministre, Jean Castex, et la ministre de l’Écologie, Barbara Pompili, ont donné le détail des 30 milliards d’euros consacrés à la transition écologique.
De nombreux secteurs sont concernés, à commencer par le transport et le bâtiment : 4,7 milliards d’euros seront par exemple destinés à l’entretien et à la rénovation du réseau de chemins de fer, ainsi que 7 milliards à la rénovation énergétique des bâtiments – pour lutter contre les passoires thermiques. Parmi les autres mesures ont également été évoqués l’investissement massif dans le développement de l’hydrogène vert ou encore des dispositions en faveur du bien-être animal.
“[Le plan] répond ainsi aux principales demandes de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), une initiative visant à établir un plan d’action contre le réchauffement climatique”, remarque El Periódico. En juin, à la suite de la réunion des 150 membres de la CCC, Emmanuel Macron avait annoncé un plan de 15 milliards d’euros pour l’écologie. “Le gouvernement double aujourd’hui son soutien à la politique environnementale”, signale le quotidien espagnol.
Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, l’exécutif fait état de son volontarisme avec l’annonce de ce plan. Ne souhaitant pas uniquement panser les blessures infligées par la crise du Covid-19, il cherche aussi à investir dans le futur du pays. Le président voudrait façonner “une France plus moderne, plus écolo, plus compétitive et plus sociale que jamais. Et même beaucoup plus verte et sociale que ne le prévoyait le programme électoral d’Emmanuel Macron en 2017.”

Une première étape bienvenue, mais…

Malgré les milliards mis sur la table, le volet vert du plan ne fait pas l’unanimité. “Pour les associations écologistes, le plan présenté jeudi par le Premier ministre, Jean Castex, et d’autres membres du gouvernement est une première étape bienvenue, mais reste une occasion ratée d’en finir définitivement avec une économie polluante centrée sur la croissance”, écrit The Guardian. Le quotidien britannique donne la parole à de nombreux militants écologistes français. Il cite par exemple les mots du directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, qui parlait, dès jeudi, d’un “plan de relance du monde d’avant, beaucoup moins vert qu’il n’y paraît”. Et d’ajouter :
La vaste majorité des associations ne sont pas convaincues : quel intérêt de dépenser des millions pour une économie plus verte si on injecte aussi des millions dans des industries polluantes et des technologies dépassées ?
Le Financial Times analyse, quant à lui, ce plan à l’aune des prochaines échéances électorales. “[Macron] reste fidèle aux réformes libérales pour stimuler la croissance et la compétitivité. Mais son plan de relance séduira aussi les électeurs écolos et ceux qui souhaitent un système de protection sociale plus proche du modèle nordique”, affirme le quotidien financier. Emmanuel Macron devrait faire de ce plan un argument de campagne pour la présidentielle de 2022, il espère qu’il lui permettra “de renouer avec le succès politique”, conclut le titre.