À peine les premiers résultats des municipales énoncés, l'Élysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron était « préoccupé par le faible taux de participation ». Avec une abstention historique – près de 60 % , le chef de l'État tient un argument massue pour éviter de tirer un enseignement national des élections municipales.
Les mauvais résultats enregistrés par La République en marche (LREM) en disent pourtant long sur les faiblesses du parti présidentiel, qui a été contraint de jouer les supplétifs de la droite Les Républicains (LR) pour emporter quelques victoires.
Loin des aspirations écologiques revendiquées par les macronistes, certains candidats estampillés LREM avaient même scellé ces alliances dans le seul but de faire barrage à Europe Écologie-Les Verts (EELV). Une stratégie jugée « bête », « inutile » et « contre-productive » par l'ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit. « Face à une vague verte, c'est vraiment idiot de construire un rempart, de marcher main dans la main avec la droite conservatrice et avec des politiquement ringards comme le maire de Lyon, Gérard Collomb », avait récemment indiqué ce proche du chef de l'État dans Le JDD.
Mais à entendre les cadres du parti présidentiel, cette stratégie, qui aura eu le mérite de clarifier la donne à défaut de fonctionner, n'en était pas vraiment une. « Les Verts n'ont pas envie de gouverner avec nous, expliquait l'un d'entre eux, quelques jours avant la tenue du second tour. Comme on n'a pas envoyé beaucoup de signaux à la gauche depuis trois ans, on a eu du mal à s'acheter ne serait-ce qu'une discussion. » Incapable d'initier le moindre mouvement, LREM n'a donc rien pu faire d'autre que de suivre celui engagé depuis le début du quinquennat par Emmanuel Macron et son électorat : la droitisation.
Emmanuel Macron votant au Touquet (Pas-de-Calais) pour le second tour des municipales. © AFP
Dimanche soir, le parti présidentiel n'avait guère qu'un seul succès pour se réjouir : celui du premier ministre Édouard Philippe, largement réélu au Havre (Seine-Maritime) avec 58,83 % des suffrages exprimés, face au député communiste Jean-Paul Lecoq. Qu'importe si l'ancien élu LR n'a jamais rejoint les rangs de LREM. « C'est une victoire qui nous honore tous », a tenu à souligner la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. D'autres maires sortants soutenus par LREM, comme Laurent Hénart à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ou Olivier Carré à Orléans (Loiret), ont eux été battus.
Sans surprise, les élus de la majorité qui ont commencé à évoquer les résultats sur les réseaux sociaux ont tous parlé de l'abstention. « Chacun commente ce soir les #Municipales2020 mais en réalité, avec un bond de 20 % c'est l'abstention qui l'emporte », a par exemple écrit la députée Olivia Grégoire. « C'est aussi la victoire de l'abstention ce soir. Fait marquant. Il y a urgence, pour la démocratie, à s'interroger tous sur la manière de renouer avec la confiance de nos concitoyens », a également réagi sa collègue de banc Naïma Moutchou. Sur France 2, le délégué général de LREM Stanislas Guerini a quant à lui tenté de défendre le bilan écolo de l'exécutif.
Le parti présidentiel savait depuis fort longtemps qu'il ne réaliserait pas de miracle aux élections municipales. Ce scrutin, d'abord envisagé comme la porte d'entrée d'un ancrage territorial quasi inexistant, s'est rapidement transformé en « boulet », comme le confiait un ministre en début de déconfinement. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron a voulu organiser le second tour avant l'été : passer rapidement à autre chose, dans l'espoir de s'offrir un nouvel élan pour les deux dernières années de son quinquennat.
Ces derniers jours, le président de la République a donc poursuivi ses consultations pour le « monde d'après », sans rien laisser transparaître de ses intentions. À l'Élysée, tout était fait pour enjamber ces élections comme si de rien n'était. L'accent a été mis sur le rendez-vous de juillet que le chef de l'État a fixé lors de sa dernière allocution, pour préciser la feuille de route des « dix-huit mois utiles » qui le séparent de la présidentielle de 2022. En pleine crise sanitaire, économique et sociale, le gouvernement est suspendu au sort qu'Emmanuel Macron voudra bien lui réserver.
Depuis que ce dernier a lancé ses promesses de « réinvention », les couloirs ministériels bruissent de rumeurs et de paris. Chacun est obnubilé par un remaniement dont personne ne sait rien sinon qu'il doit survenir d'ici quinze jours. Pour en dévoiler les contours, le président de la République a souhaité attendre les résultats de dimanche, et en particulier la réélection de son premier ministre. Celle-ci n'assure toutefois pas à Édouard Philippe de rester à Matignon. « C'est 50-50 », répètent en boucle nos interlocuteurs. Les deux hommes doivent s'entretenir en tête-à-tête lundi matin.
Dans l'entourage du chef de l'État, nombreux sont ceux à plaider pour un changement « du sol au plafond », avec une équipe entièrement renouvelée, capable d'incarner « le nouveau chemin » qu'Emmanuel Macron dit vouloir emprunter. « Il ne peut y avoir de nouveau chemin sans signes concrets », estime un député LREM. Au-delà des seules questions de personnes, l'Élysée a indiqué qu'une première réponse serait apportée dès lundi, à l'occasion d'une rencontre au Palais avec les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat.
La plupart des soutiens du président de la République évoquent avec insistance le recours au référendum pour soumettre au vote des Français une ou plusieurs des mesures rendues publiques le 21 juin. De son côté, Édouard Philippe a rappelé, devant l'Assemblée nationale, que la convention citoyenne n'avait pas vocation à se substituer au Parlement. « Le droit, notamment le droit constitutionnel, continue à s'appliquer et s'appliquera dans toute sa rigueur dès lors qu'il n'aura pas été modifié », a-t-il insisté.
Le sujet divise le duo de l'exécutif, qui accumule les désaccords depuis le début de la crise sanitaire. Dans un entretien accordé récemment à Paris-Normandie, le premier ministre a d'ailleurs prévenu : « Emmanuel Macron sait qui je suis, ce que j'incarne, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. » Homme de droite assumé, le maire du Havre refuse de renoncer à certains sujets qui lui tiennent à cœur, comme le lancement d'un nouveau système de retraites à l'équilibre. Outre sa victoire, il sait qu'il tient entre ses mains un atout majeur : l'évolution de l'électorat macroniste.
Son ami et ancien conseiller à Matignon, l'eurodéputé Gilles Boyer, l'a d'ailleurs glissé au micro de l'émission « Quotidien » : « Depuis trois ans, Édouard Philippe a connu des épreuves. Il est, auprès de tout un électorat de centre-droit, perçu comme un point de repère. Et ce sera très important en 2022, a-t-il souligné. Je suis sûr que le président de la République le sait et que sa décision sera la bonne. » Mais les soutiens historiques du chef de l'État issus du Parti socialiste (PS) ne goûtent guère cette lecture des choses, pointant au contraire le succès des écologistes aux municipales.
« La recomposition de la gauche est en train de se faire sans nous et elle emporte une partie de nos électeurs », regrettait récemment un cadre LREM. Au sein du parti présidentiel, certains voient même dans cette recomposition un très mauvais présage pour la future présidentielle. Et si Emmanuel Macron ne passait pas le premier tour ? Cette question n'en finit pas de hanter l'esprit de tous ceux qui s'inquiètent – le mot est presque faible – de cet électorat de centre-gauche, « pierre angulaire » de l'élection de 2017, qui répond désormais aux abonnés absents.
Pour l'heure, le président de la République s'est contenté de dérouler un propos suffisamment vague pour que personne ne sache de quoi il retournera en définitive. Toutefois, sa dernière allocution a surtout été applaudie par la droite LR, qui s'est reconnue dans le « travailler davantage » comme dans le « patriotisme républicain » que le chef de l'État a appelé de ses vœux. Sous couvert d'une réflexion sur le souverainisme, ce dernier a en effet adopté les discours identitaires qui l'accompagnent parfois.
Affirmant que « tout ne peut pas être décidé si souvent à Paris », Emmanuel Macron a aussi fait savoir qu'il souhaitait lancer un nouvel acte de décentralisation, grâce auquel il espère repousser les élections régionales – elles aussi mal parties pour LREM – après 2022. Les discussions avec les présidents de Région se sont mal engagées, puisque certains d'entre eux ont accusé le président de la République de vouloir conditionner l'aide financière de l'État pour la relance à leur soutien au report du scrutin.
Lors d'un déjeuner avec des responsables parlementaires, organisé le 25 juin, le principal intéressé s'est défendu de tout « chantage », sans pour autant convaincre ses convives. « On est pour la réforme territoriale mais pas pour un tripatouillage électoral », a fait valoir le patron des députés LR Damien Abad auprès de l'AFP. « Nous n'avons aucune confiance en Macron, résume un président de Région. Il a déjà tenu le même discours deux fois sans jamais bouger. » En avril 2019, le chef de l'État avait en effet évoqué un nouvel acte de décentralisation devant aboutir « au premier trimestre 2020 ».
Quoi qu'il décide ou qu'il annonce, Emmanuel Macron se trouve aujourd'hui coincé par la montagne de promesses qu'il n'a pas tenues depuis trois ans. Dans son camp, les déceptions sont lourdes. Dans l'opposition, la défiance paraît irréversible. Sans structure et avec un maillage territorial pour le moins confidentiel, le président de la République va donc entamer la dernière partie de son quinquennat plus fragilisé que jamais. « En Marche est vide en termes d'idées et ne correspond plus à la recomposition politique qu'on avait initiée, conclut un cadre de LREM. Si on ne fait rien, on va vers le délitement. »
Municipales: la gauche et les écolos gagnent, les électeurs désertent
29 juin 2020 Par Lénaïg Bredoux
Les gauches, et singulièrement les écologistes, ont engrangé une série de victoires dimanche, avec notamment la conquête de Lyon, Montpellier, Bordeaux ou Strasbourg. Mais le niveau historique de l'abstention rend définitivement hors norme ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19.
La vague est verte, et à gauche, mais la plage est désertée. C'est le double enseignement du second tour des élections municipales de dimanche 28 juin, marqué par des conquêtes des écologistes et de leurs alliés, comme Bordeaux, Strasbourg ou Lyon, en attendant Marseille, souvent aux dépens de La République en marche, laminée, et par une abstention historique.
La crise démocratique n'a jamais été aussi forte. Selon les estimations, l'abstention atteint 59 %. Soit environ vingt points de plus qu'il y a six ans. Le 15 mars déjà, moins d'un électeur sur deux – 44,3 %, contre 63,5 % en 2014 – s'était déplacé pour voter.
Les précautions sanitaires exceptionnelles prises – port du masque obligatoire dans les bureaux de vote, gel hydroalcoolique, changement des règles pour les procurations – n'y ont rien changé.
Les raisons en sont multiples. Elles sont en partie conjoncturelles avec la peur de la maladie – le premier tour avait été ponctué par une série de polémiques sur les risques de contamination –, et le désintérêt d'une partie de l'électorat pour un scrutin organisé avec trois mois et demi de délai entre les deux tours.
Elles sont aussi structurelles : malgré quelques remontées ponctuelles, comme lors des dernières européennes, la participation décline depuis de longues années. Parallèlement, le désamour pour les institutions de la Ve République, le désaveu d'une partie des élites et la défiance généralisée, notamment au sein de l'électorat populaire, pour un personnel politique jugé hors-sol ne cessent de croître.
Les maires, qui ont longtemps cru qu'ils échapperaient à ce « dégagisme », sont également concernés.
Dans ce contexte, la lecture des résultats des élections municipales est forcément sujette à caution. Tous les responsables politiques, même quand ils avaient engrangé des succès, ont dû en convenir dimanche soir, de Martine Aubry, réélue à Lille, parlant de « crise démocratique », à Marine Le Pen, appelant à « s'interroge[r] pour savoir ce qui fait que les Français se détournent des urnes ».
Dans une intervention diffusée sur YouTube, Jean-Luc Mélenchon a évoqué un « néant civique ». « La masse du peuple français est en guerre civique », a-t-il expliqué.
Même les mieux élus auront bien du mal, pendant six ans, à se défaire du procès en légitimité qui entourera fatalement leur succès.
La débâcle pour Macron
En attendant, les tendances dessinées par le vote de dimanche sont nettes. La première est la défaite sans ambiguïté du parti présidentiel : La République en marche a perdu son pari de bousculer la donne politique à l'échelon local, comme elle l'a fait il y a trois ans à l'échelle nationale.
Ses alliances avec Les Républicains pour contrer les écologistes n'y ont rien fait (lire l'analyse de Manuel Jardinaud).
À l'exception notable du Havre où le premier ministre Édouard Philippe l'a largement emporté (retrouvez ici nos résultats ville par ville), LREM a perdu partout, ou presque. Ses rares victoires sont à mettre au crédit de maires LR sortants, comme à Toulouse où Jean-Luc Moudenc a finalement réussi à se faire réélire face à l'écologiste Antoine Maurice.
À l'inverse, Paris fait figure de symbole : la tête de liste Agnès Buzyn a fait moins de 15 % et ne siégera pas au conseil de Paris. La ministre Marlène Schiappa, candidate dans le XIVe arrondissement, non plus (lire l'article de Pauline Graulle sur la victoire d'Anne Hidalgo).
À Lyon, le baron Gérard Collomb, qui était allé jusqu'à s'allier aux Républicains de Laurent Wauquiez pour espérer sauver sa place, est défait. À Strasbourg, Alain Fontanel (ex-PS passé à En Marche), qui avait scellé un accord avec la droite, a perdu.
« Il faut comparer ce qui est comparable […]. En 2014, nous n'existions pas », a tenté d'expliquer la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, satisfaite d'engranger « 10 000 élus ». Elle a tout de même dû concéder, sur le plateau de France 2, des résultats parfois « extrêmement décevants », comme à Lyon, en raison de « divisions ».
À l'Élysée, Emmanuel Macron veut désormais tourner la page au plus vite et tenter de se relégitimer sur un champ de ruines (lire l'analyse d'Ellen Salvi).
La vague verte
Les principaux vainqueurs de la soirée sont incontestablement les écologistes. Arrivés en position de force au soir du premier tour, le 15 mars dernier, ils vont bien au-delà de leurs espérances en conquérant plusieurs très grandes villes comme Lyon, Strasbourg, et même Bordeaux, mais aussi Poitiers, Besançon, Tours, Annecy… EELV a également remporté Colombes, dans les Hauts-de-Seine, face à la droite incarnée par Nicole Goueta, 82 ans.
À Lyon, où Grégory Doucet (lire son portrait de notre partenaire Mediacités) l'a emporté, les écologistes, autrefois qualifiés de « Khmers verts » par le battu du soir, Gérard Collomb, peuvent même rêver s'emparer de la métropole.
À Bordeaux, le succès est encore plus impressionnant, tant il était inattendu : l'écologiste Pierre Hurmic, à la tête d'une liste d'union, a fait tomber l'héritier d'Alain Juppé, le LR Nicolas Florian, qui avait fusionné avec LREM au second tour. L'exploit est d'autant plus notable que l'ancien candidat à la présidentielle du NPA Philippe Poutou s'était maintenu et a obtenu 10 %… Là encore, c'est toute la métropole bordelaise qui devrait basculer entre les mains de la gauche.
L'écologiste Pierre Hurmic l'a emporté à Bordeaux. © NICOLAS TUCAT / AFP
Même si les écologistes sont défaits à Lille où la socialiste Martine Aubry l'a emporté de 227 voix devant son ancien allié, Europe Écologie-Les Verts confirme ainsi sa bonne santé retrouvée, après le scrutin européen de l'an passé. Pour un parti qui sortait absolument éreinté du quinquennat de François Hollande et qui avait dû renoncer à présenter un candidat en 2017, c'est un sacré exploit.
Et c'est toute une nouvelle génération, plus jeune, plus paritaire aussi, qui arrive au pouvoir – la nouvelle maire de Poitiers Léonore Moncond'huy a 30 ans seulement, et Jeanne Barseghian qui a remporté la triangulaire de Strasbourg, 39 ans.
EELV confirme aussi que, malgré les discours d'une partie de ses dirigeants, le parti écologiste gagne quand il s'allie à gauche. S'il a gagné certaines villes contre le PS (par exemple à Strasbourg), une grande partie de ses succès sont en effet à mettre au crédit de listes d'union de la gauche, comme à Tours (lire notre reportage), à Bordeaux ou même à Lyon.
Le PS freine sa décomposition
Le constat est tout aussi vrai pour les socialistes : là encore, Martine Aubry à Lille, qui l'a emporté face aux écologistes, fait figure d'exception. À Rennes, Nantes, Paris, où le PS a gagné, les têtes de liste Nathalie Appéré, Johanna Rolland et Anne Hidalgo, étaient parvenues à un accord de second tour avec EELV (lire notre article sur les accords PS/EELV).
Les socialistes peuvent tout de même souffler un peu. Laminés lors du dernier scrutin municipal de 2014 où ils avaient perdu beaucoup de leurs bastions, portés disparus aux dernières présidentielle et législatives, ils ont gagné plusieurs villes dimanche 28 juin.
C'est par exemple le cas à Quimper, perdue par l'ancien conseiller de François Hollande Bernard Poignant en 2014 et reconquise par une socialiste alliée au reste de la gauche, Isabelle Assih, à Saint-Denis où Mathieu Hanotin a repris la ville aux communistes, à Chambéry avec l'ancien ministre Thierry Repentin, ou encore à Périgueux.
À Nancy, une ville qui n'a pas connu de maire de gauche depuis 1946, le sortant de droite, Laurent Hénart, est battu par le socialiste Mathieu Klein, soutenu dès le premier tour par le PCF, et dont la liste arrivée en tête le 15 mars avait fusionné avec celle du candidat EELV.
À Montpellier aussi, c'est une nouvelle génération de socialistes qui l'emporte avec la victoire de Michaël Delafosse, lui aussi allié aux écologistes et aux communistes.
Selon le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, il s'agit d'un « élan », « quelque chose est en train de naître, un bloc social et écologiste ». Et pour les socialistes, c'est une sacrée revanche après les défaites de 2017 et sur le pari macroniste de la mort des vieux appareils.
« Victoire relative » à Marseille : l'union par en bas
Marseille est à la fois le plus beau symbole pour la gauche et les écologistes et un cas à part : dans la ville dirigée par Jean-Claude Gaudin, qui ne se représentait pas, la victoire annoncée de Michèle Rubirola ne peut pas être revendiquée par un seul parti. Cette médecin est écologiste mais n'est plus encartée à EELV, le mouvement avait d'ailleurs présenté un candidat contre elle au premier tour, avant de fusionner les listes avant le second.
Elle était soutenue par des mouvements citoyens, par les Insoumis et par le PS, dans le cadre d'un travail unitaire – « le Printemps marseillais » – qui doit aussi beaucoup aux mobilisations locales, notamment contre le mal-logement après les effondrements de la rue d'Aubagne.
Ce dimanche, malgré 10 000 voix d'avance sur la liste LR emmenée par Martine Vassal, le Printemps marseillais ne peut se réjouir que d'une « victoire relative », en raison du système électoral indirect, divisant la ville par secteur. L'élection du maire jeudi prochain est incertaine. La gauche pourra-t-elle compter sur les voix de la socialiste Samia Ghali ? La candidate LR Martine Vassal, qui a perdu dans son secteur du 6/8, pourra-t-elle compter sur les voix du dissident LR Bruno Gilles ? Un nouveau candidat sortira-t-il du bois ? En politique, Marseille n'est jamais une évidence.
LR tient le choc mais sans gloire
« Il y a trois ans qu'on enchaîne les défaites », a de son côté rappelé le patron de LR Christian Jacob, sur le plateau de France 2. Cette fois, son parti « renoue avec la victoire », […] « après les échecs de la présidentielle et des législatives », promet-il avant de viser déjà les scrutins suivants : cela « laisse augurer favorablement des sénatoriales et des départementales », jure Jacob.
En réalité, pour Les Républicains, la pilule est un peu plus amère qu'espérée : si la droite, grand vainqueur des élections municipales de 2014, mais en grande difficulté depuis la présidentielle, a conservé une large partie de ses villes, la probable perte de Marseille et certaine de Bordeaux sonne comme un avertissement sévère.
L'échec de Rachida Dati à Paris est un autre souci pour le parti dont l'électorat est bien souvent siphonné par LREM.
Malgré Perpignan, le RN fait profil bas
C'était attendu à l'issue du premier tour et au vu des alliances du second : Louis Aliot l'a nettement emporté à Perpignan, avec 53 % des voix devant le maire sortant LR Jean-Marc Pujol.
L'ancien vice-président du Front national, devenu Rassemblement national, qui en était à sa quatrième tentative, était cette fois parvenu à convaincre une partie des notables de la ville, y compris d'anciens colistiers LREM (lire le reportage de Lucie Delaporte)…
Perpignan était la ville la plus emblématique pour le RN dans ces élections municipales puisqu'elle était la seule ville de plus de 100 000 habitants gagnable par le parti.
Mais ailleurs, le Rassemblement national, dont une grande partie des sortants avaient été réélus dès le premier tour, est loin d'avoir validé sa stratégie d'élargissement de son implantation locale. Il a même enregistré plusieurs défaites, comme à Lunel (Hérault), ou à Vauvert (Gard), où le maire PS sortant Jean Denat l'emporte d'« environ 150 voix » (lire le reportage de notre partenaire Le D'Oc).
Le PCF en perdition
À l'autre bout du spectre politique, le Parti communiste, pourtant satisfait des résultats du premier tour avec – entre autres – une victoire à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a enregistré une série de défaites, parfois spectaculaires : en Seine-Saint-Denis, il a perdu ses bastions historiques de Saint-Denis (lire notre article) et d'Aubervilliers (respectivement au profit du PS et de l'UDI), tout en regagnant Bobigny ; il est aussi défait à Saint-Pierre-des-Corps et Givors (Rhône), une commune de près de 20 000 habitants dans le Rhône, gouvernée depuis 67 ans par le PCF…
Les communistes ont également perdu dans leurs fiefs de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Arles, Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Firminy (Loire), Bezons (Val-d'Oise)… Le PCF l'a en revanche emporté à Villejuif (Val-de-Marne). À Corbeil-Essonnes, c'est une victoire particulière pour l'opposant de toujours : Bruno Piriou, à la tête d'une liste d'union de la gauche, l'a finalement emporté contre le LR Jean-Pierre Bechter, héritier de Serge Dassault et au pouvoir depuis plus dix ans dans cette ville d'Île-de-France.
A Paris, l'improbable «remontada» d'Anne Hidalgo
29 juin 2020 Par Pauline Graulle
L'an dernier, personne n'aurait parié que la socialiste serait reconduite à la tête de la capitale. Mais entre une campagne rocambolesque et sa bonne gestion de la crise sanitaire, Anne Hidalgo a réussi à faire de ses faiblesses une force.
La capitale restera six ans de plus rose, rouge et verte. Ainsi en ont décidé les électeurs parisiens qui ont réélu dimanche soir la maire socialiste sortante, qui conduisait une liste de coalition avec les écologistes et les communistes. Selon les premières estimations, Anne Hidalgo est arrivée en tête du scrutin, en obtenant entre 49,3 % et 50,2 % des suffrages exprimés.
Elle se hisse loin devant la candidate Les Républicains (LR) Rachida Dati (31,7 à 32,7 %) et celle de La République en marche (LREM) Agnès Buzyn (13,7 à 16 %). L'ancienne ministre de la santé n'a même pas recueilli suffisamment de voix pour obtenir un siège au Conseil de Paris. Dans son camp, c'est aussi le cas de la secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa (XIVe arrondissement) et de l'ancien conseiller en communication de François Hollande, Gaspard Gantzer (VIe).
Anne Hidalgo rempilera donc pour un deuxième mandat comme maire de Paris à l'issue d'un « 3e tour » où elle promet d'être réélue sans difficultés à l'Hôtel de Ville. Malgré une abstention record, cette victoire apparaît comme un triomphe personnel, mais aussi comme un message national envoyé à Emmanuel Macron. L'édile socialiste s'est en effet opposée, subtilement mais fermement, au président de la République durant toute la crise sanitaire.
Anne Hidalgo entourée de son équipe, dimanche 28 juin au soir. © AFP
Il y a encore quelques mois, ceux qui pariaient sur la réélection de la maire de Paris se comptaient pourtant sur les doigts de la main. Le premier mandat d'Anne Hidalgo paraissait partir à vau-l'eau : des travaux qui n'en finissaient pas, les catastrophes industrielles de « Vélib' » et d'« Autolib' », les péripéties juridiques autour de la piétonisation des berges de Seine, la multiplication des départs dans son plus proche entourage…
Dans ce contexte, et dopé par les bons résultats d'Emmanuel Macron à Paris à la présidentielle (34,8 % au premier tour), aux législatives puis aux européennes, le parti présidentiel imaginait encore l'an dernier ne faire qu'une bouchée de la capitale. D'autant que la gauche partait alors en ordre dispersé : les écologistes pensant pouvoir capitaliser sur la « vague verte » des européennes, et La France insoumise (LFI), sur la vague Mélenchon… Mais rien ne s'est passé comme prévu.
Au fil des mois, les déchirements des candidats macronistes, les errements stratégiques des écologistes, l'émergence d'une figure de droite devenue l'alliée tactique d'Anne Hidalgo, la séquence de la crise sanitaire enfin, ont été autant d'aubaines sur lesquelles la maire sortante a su capitaliser. Les problèmes avec Vélib se sont tassés et les travaux ont été presque partout bouclés in extremis.
Là-dessus, quasiment trois mois de confinement ont fait oublier les bouchons dans Paris et la multiplication des pistes cyclables est soudain apparue comme le remède tout trouvé pour éviter les contaminations au Covid-19.
« Le secret de la "remontada", c'est que les gens ont fini par voir les résultats de nos projets de transformation de la ville, qui avaient été très difficiles à mener », souligne aujourd'hui le directeur de campagne d'Anne Hidalgo, le maire du XIIe arrondissement, Emmanuel Grégoire. Celui qui a contribué à désamorcer tous les dossiers sensibles se dit persuadé que « l'équipe sortante a pu montrer pendant les épreuves son courage et sa vision ».
Même analyse de l'adjoint communiste, en charge du logement, Ian Brossat : « Un peu paradoxalement, les obstacles qu'on a rencontrés sur le chemin pendant six ans sur la réduction de la place de la voiture, la piétonisation ou les pistes cyclables, se sont avérés des atouts dans la bataille de 2020 : Anne Hidalgo est apparue comme une femme courageuse et capable de ténacité, ce qui, dans les moments de tempête, rassure. Elle a d'ailleurs fait un sans faute pendant le confinement. »
Un bilan qui force l'admiration du premier secrétaire du PS, Olivier Faure : « Anne Hidalgo a mené une politique sur l'écologie et le social à un moment où ces idées n'étaient pas à la mode. Aujourd'hui, les électeurs se sont dit : "Au moins avec elle, on sait pour quoi on vote". » « C'est dans la période la plus douloureuse et la plus violente qu'Anne Hidalgo a forgé sa victoire », résume quant à lui Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique et proche de l'édile.
Pour appréhender le chemin parcouru, il faut retourner en septembre 2018. À l'époque, la socialiste est au creux de la vague. Bruno Julliard, son premier adjoint, vient de refuser de devenir son directeur de campagne pour 2020. Il annonce sa démission dans un entretien accordé au Monde, dans lequel il dénonce les « défaillances », les « inconstances », les « erreurs », et l'« opportunisme » de l'exécutif municipal. Un départ très médiatique qui fait suite aux désertions de plusieurs « bébés Delanoë » : Mathias Vicherat, l'ancien directeur de cabinet, Julien Bargeton, l'ex-premier adjoint à la maire en charge des finances et de la culture, passé chez LREM, ou Gaspard Gantzer…
En réalité, les ennuis ont commencé dès l'automne 2017, avec la publication de Notre-Drame de Paris (Éditions Albin Michel), ouvrage dans lequel deux journalistes dressent un bilan à charge des trois premières années de mandat d'Anne Hidalgo, qualifiée – y compris de façon sexiste – de « reine des bouchons », de « pasionaria du social » ou encore de « sainte Anne du Bon Accueil [des migrants – ndlr] ».
Il faut dire que l'édile, accaparée par la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024, et qui a eu, pendant plusieurs mois, un agenda très international, semble alors s'être éloignée des Parisiens. Ses détracteurs dessinent le portrait d'une maire à l'« autoritarisme excessif » et à la « gestion calamiteuse ». La preuve, avancent-ils : la fermeture des voies sur berge de la rive droite vient d'être annulée sur décision du tribunal administratif – la justice finira toutefois par lui donner raison.
Il y a aussi le fiasco de Vélib' depuis que Smovengo a récupéré le contrat, puis l'arrêt brutal du service d'autopartage Autolib'. Sans parler de la saleté, de plus en plus visible, des rats qui colonisent les rues, et des travaux qui s'accumulent, densifiant la circulation intra muros. De quoi faire miroiter une élection imperdable à Benjamin Griveaux, qui brigue alors l'investiture de LREM. « Les Parisiens ne vont pas forcément vouloir une alternance, mais ils voudront du changement », veut croire, lui aussi, l'ancien conseiller de François Hollande à l'Élysée, Gaspard Gantzer, qui lance à l'automne 2018 son mouvement « Parisiens, Parisiennes ».
La conseillère de Paris de La France insoumise, Danielle Simonnet estime à la même période que l'on assiste à « la fin d'un cycle » à Paris.
Mi-janvier 2020, la campagne de la maire sortante est lancée, mais celle-ci reste très impopulaire. Pourtant, toutes les tentatives d'union contre elle ont en réalité d'ores et déjà échoué.
À sa droite, LREM doit faire avec la scission qui a eu lieu en septembre 2019 entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani. Le psychodrame scabreux de l'ancien porte-parole du gouvernement, et son remplacement au pied levé par Agnès Buzyn, 27 jours avant le premier tour, finissent de doucher les espoirs du parti présidentiel.
« Contrairement à ce qu'on pourrait penser rétrospectivement, l'affaire Griveaux nous a rendus fébriles, se souvient néanmoins Emmanuel Grégoire. Non seulement il était déjà très bas et on craignait qu'Agnès Buzyn ne rattrape son retard, mais en tant que directeur de campagne, je sais que les facteurs exogènes ne sont jamais bons. » Les errances de l'ancienne ministre de la santé, et ses confidences catastrophiques au Monde, le 17 mars, où elle affirmait avoir su avant tout le monde que les municipales ne se tiendraient pas en raison de la pandémie, seront en tout cas un nouveau coup porté à l'hypothèse d'une alternance.
Le jeu maladroit des écologistes parisiens, emmenés par David Belliard, qui n'a réalisé qu'un petit 11 % au premier tour, a aussi réglé la situation du côté gauche de l'échiquier. Tactiquement, le rapprochement avorté avec le centriste Cédric Villani n'a pas été compris. Sur le fond, si les élus écolos à Paris (15 conseillers) ont surligné leurs désaccords avec les socialistes sur l'urbanisme, le logement, la publicité ou la conception de l'attractivité économique de la ville, la maire socialiste a tiré à elle la couverture d'un bilan positif sur les questions écologiques : l'interdiction du diesel, la piétonisation, le bio dans les cantines scolaires, le plan Vélos…
« Vu ce qu'elle s´est pris dans la figure des lobbys de l'automobile pendant son mandat, elle a été sanctifiée par l'électorat écolo, estime Raphaël Glucksmann. Cette hostilité-là est devenue une arme. » « Il faut reconnaître qu'Hidalgo et Grégoire ont fait de la politique pendant que nous, on faisait de la communication, observe Jérôme Gleizes, membre de l'équipe de campagne de David Belliard, pour expliquer la déception du premier tour. Après, l'alliance entre Hidalgo et Génération.s [la formation des amis de Benoît Hamon – ndlr] a été un tournant : le PS, qui partait déjà avec le PCF au premier tour, est apparu plus rassembleur et plus en dynamique que nous. Ils ont été très habiles. » Résultat, les Verts sont retournés sans barguigner dans le giron de la majorité sortante avant le deuxième tour.
Autre élément favorable : la candidature de Rachida Dati, devenue l'adversaire idéale pour Anne Hidalgo qui craignait une démobilisation de son électorat. L'ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, plus soucieuse de fédérer la droite autour d'elle que de gagner la mairie, s'est ainsi illustrée par ses sorties parfois caricaturales sur les pistes cyclables ou le logement. « Dati a déroulé, et comme nous, elle avait intérêt à repositionner le clivage droite/gauche pour installer le match et que LREM fonde comme neige au soleil », raconte Emmanuel Grégoire.
Pour les six prochaines années, la maire du VIIe arrondissement devient, de fait, la principale adversaire de sa rivale socialiste. Un mandat que la maire de Paris a juré vouloir mener jusqu'à son terme, en dépit des nombreux appels du pied qui lui ont été faits par son camp pour une candidature de la gauche et des écologistes à la présidentielle de 2022.
Malgré sa victoire à Perpignan, le RN échoue à s'implanter localement
29 juin 2020 Par Lucie Delaporte
Le succès de Louis Aliot ne masque pas que le parti de Marine Le Pen n'est pas parvenu à renforcer son maillage local. S'il conserve la plupart des villes gagnées en 2014, il perd des communes emblématiques et échoue à conquérir de nouveaux territoires.
«Le premier message ce soir de Perpignan, c'est que ce front dit républicain est tombé et il est tombé ici à Perpignan. Demain, il pourrait tomber ailleurs. » À peine les résultats connus dans la ville où il se présentait pour la quatrième fois, Louis Aliot, interrogé par France 2, a tenu à faire de sa victoire un symbole de conquête future pour son parti. Il est vrai qu'avec Perpignan, le Rassemblement national remporte – depuis la victoire à Toulon en 1995 – sa première ville de plus de 100 000 habitants.
Comme le rappelle l'historien Nicolas Lebourg, le score de Louis Aliot (52,7 % des voix) face au maire sortant LR Jean-Marc Pujol (47,3% des voix) tient beaucoup à « la décomposition de l'offre politique dans cette ville extrêmement inégalitaire et extrêmement pauvre ». Face au rejet suscité par le maire sortant, héritier de l'« alduysme » et de ses pratiques clientélistes, Aliot a su mener une campagne « modérée », en rangeant son étiquette RN dans sa poche. « Dès 2007, Aliot avait annoncé la couleur en expliquant qu'ici la radicalité ne paie pas », se souvient Nicolas Lebourg pour qui le candidat RN a su parfaitement s'adapter au contexte perpignanais.
Louis Aliot en campagne à Perpignan. © LD
Pourtant, derrière cet incontestable succès, le RN a échoué en réalité dans son pari de se forger un ancrage local. Ce dimanche, le parti d'extrême droite n'a engrangé que de maigres victoires. Marine Le Pen a beau se féliciter de la victoire de son parti à Perpignan – devant permettre, selon elle, de « démontrer que nous sommes capables de gérer des grandes collectivités » –, le RN n'a que peu de nouvelles communes à mettre dans son escarcelle, hormis les villes déjà conquises au premier tour comme Fréjus, Hénin-Beaumont, Hayange, Beaucaire, Le Pontet, Béziers.
À Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, l'ancien assistant parlementaire de Marion Maréchal, Romain Lopez, 31 ans, l'emporte dans une ville historiquement ancrée à gauche. À Mazan, petite commune du Vaucluse de 5 000 habitants, le candidat Louis Bonnet, transfuge de LR, a remporté la mairie. Pas de quoi compenser les échecs à ravir Avignon, Carpentras ou Cavaillon que le RN lorgnait.
Dans le Nord, à Bruay-la-Buissière, au cœur du bassin minier, Ludovic Pajot, 26 ans, ancien attaché parlementaire de Steeve Briois, a gagné face au maire sortant de gauche. Une victoire qui ne saurait faire oublier dans les Hauts-de-France les échecs du parti à Maubeuge, Denain ou Lens où le RN nourrissait pourtant de sérieux espoirs.
Le RN a aussi perdu l'emblématique mairie du 7e secteur de Marseille où Stéphane Ravier s'est incliné face à David Galtier (LR) mais aussi Mantes-la-Ville où Cyril Nauth a dû céder la place au candidat sans étiquette Samy Damergy.
La stratégie du parti qui avait affirmé qu'il privilégierait la qualité de ses listes plutôt que la quantité – il n'a présenté que 262 listes dans les villes de plus de 10 000 habitants contre 369 en 2014 – n'a semble-t-il pas porté ses fruits.
Comme l'a déjà montré cette enquête de la Fondation Jean-Jaurès à partir des résultats du premier tour, partout où le RN a présenté des listes, il est en net recul par rapport à 2014.
Le scrutin municipal reste l'un des moins favorables au parti d'extrême droite qui peine notamment à constituer des listes, même sur des territoires où il réalise d'excellents scores au niveau national. Comme le rappelle ici Sylvain Crépon, il n'a aucun allié, et ne peut la plupart du temps remporter des mairies qu'à la faveur de triangulaires ou quadrangulaires, qui restent assez rares.
Alors que Marine Le Pen voulait faire de ces élections un tremplin avant les départementales, les régionales, et évidemment l'élection présidentielle, elle devra se contenter d'un petit marchepied.
Source: 29 juin 2020 Par Ellen Salvi Mediapart
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