Présidentielle 2017: Rien n'est joué
Il devrait officialiser sa candidature prochainement. D'ici le 10 décembre, selon son entourage. Dans un entretien accordé à L'Obs ce 9 novembre, il dévoile une partie de son programme en matière sociale et sur l'éducation.
"Quand on est jeune, 35 heures ce n'est pas long"
L'ancien ministre de l'Economie s'était déjà fait remarquer au gouvernement en s'en prenant au totem des 35 heures, il revient à la charge sur la question. Il ne les supprime pas, mais... les assouplit en fonction de l'âge des salariés.Voilà qui va donner du grain à moudre aux RH et avant tout aux partenaires sociaux. Ce "débat (sur la conservation ou non des 35 heures) est devenu surréaliste", affirme-t-il et il faut dans le domaine "plus de souplesse, plus de flexibilité". S'il faut "conserver une durée légale, un socle", il faut "laisser ensuite aux branches le soin de la moduler s'il y a des accords majoritaires".
"Il faut aussi s'adapter aux individus. On peut ainsi imaginer que les branches professionnelles négocient une possibilité pour les salariés qui le souhaiteraient de travailler moins à partir de 50 ou 55 ans: 30 heures, 32 heures, pourquoi pas? En revanche, quand on est jeune, 35 heures, ce n'est pas long", explique le quasi-candidat à la présidentielle.
Emmanuel Macron souhaite également davantage de flexibilité s'agissant des retraites. "Certains veulent la prendre à 60 ans, d'autres à 65, d'autres encore à 67. Il faut pouvoir moduler selon les individus et les situations", explique l'ex-ministre.
Des allocations chômage pour les démissionnaires, les indépendants...
Reprenant des propositions déjà faites au Mans et à Montpellier, Emmanuel Macron réaffirme son souhait de voir l'Etat gérer lui-même l'Unedic. "Il est hypocrite de prétendre que l'assurance chômage est encore un système paritaire: ce régime est en déficit permanent [...] et c'est l'Etat qui en garantit in fine l'équilibre financier [...] Il n'y a rien de pire qu'un système où celui qui décide n'est pas celui qui paie." De quoi remettre les partenaires sociaux autour de la table pour ne pas voir la gestion de ce dossier leur échapper?Autre mesure affichée: la possibilité pour les salariés démissionnaires de percevoir des allocations chômage. Ce n'est pas le cas aujourd'hui sauf si Pôle emploi considère la décision comme légitime... Il veut aussi protéger des aléas de la vie professionnelle "ceux qui aujourd'hui ne sont pas couverts", en particulier "ceux qui sont au régime de la micro-entreprise ou les indépendants". Ils bénéficieraient eux aussi d'allocations chômage.
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Emmanuel Macron, qui entre pour la première fois dans cette interview dans le détail de son projet, met aussi sur la table plusieurs propositions dans le domaine scolaire. Affirmant que "la mère des batailles" se joue dans le primaire, il entend donner "beaucoup plus de moyens et beaucoup plus d'autonomie" aux écoles en difficulté, et faire en sorte que les professeurs y soient "beaucoup mieux payés" et "reconnus".
Il veut aussi "faire évoluer" la carte scolaire, "renforcer la médecine scolaire" et introduire de la sélection à l'université "au niveau du master". L'ex-ministre devrait présenter prochainement ses propositions concernant l'Europe et les finances publiques.
Source: lentreprise.lexpress.fr
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