28/11/2007

Pouvoir d'achat: les raisons du problème.

Les revenus des Français ne progressent plus depuis longtemps. Nicolas Sarkozy mise sur une baisse des prix pour accroître le pouvoir d'achat.

5 commentaires:

  1. Il mise surtout sur le "travailler plus pour gagner plus" en donnant la possibilité aux Ets de pulvériser les 35h.

    Lire :
    "M. Sarkozy veut échanger les 35 heures contre du salaire"

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-984351@51-969821,0.html

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  2. Ce commentaire dénote une méconnaissance de la manière dont fonctionne notre société économique, de production et de consommation. Je m'étonne que ni les média, ni les politiques, ni les économistes - ces derniers sont excusables car c'est tellement évident pour eux - n'expliquent les choses de manière simple, conforme au bon sens, et sans idéologie.

    Pour avoir plus de "pouvoir d'achat" le salarié d'une entreprise doit avoir une augmentation de sa feuille de paie. Comment une entreprise augmente-elle le salaire et la fiche de paie de ses employés? Il faut que sa valeur ajoutée augmente. La valeur ajoutée, c'est la différence entre le montant de ses ventes et le prix qu'elle paie pour l'ensemble de ses fournitures - matières premières et produits intermédiaires, énergie, assurances, etc. La valeur ajoutée est utilisée principalement pour payer le personnel et ses charges sociales. Donc pour augmenter la valeur ajoutée, l'entreprise doit agir sur trois leviers.


    - augmenter ses ventes en augmentant ses prix,
    - baisser ses coûts de production en augmentant sa productivité c'est à dire produire le même montant de ventes mais avec un coût moindre,
    - augmenter sa production et donc ses ventes.

    NB: en dehors de la baisse des charges sociales, l'augmentation de la productivité requiert, principalement, l'investissement, l'innovation technologique et la formation du personnel - à l'école, à l'université et tout au long de la carrière professionnelle.

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  3. Cela étant dit, si la société française veut avoir un mode de vie spécifique, avec plus de loisirs que d'activités de production et de travail, cela est parfaitement possible; mais alors il ne faut pas vouloir consommer de la même manière que ceux qui travaillent plus que nous. Cela serait d'ailleurs cohérent avec ce qui vient de se passer au Grenelle de l'environnement où l'on a beaucoup parlé de réchauffement climatique, de développement durable.. Et de toutes façons, nous devrons avoir un jour un budget de l'état en équilibre sur le long terme, équilibre aussi bien des comptes de l'état central, des collectivités locales et des comptes sociaux (santé et retraites).
    Car la France figure parmi les pays de l'UE où l'on trvaille le moins, aussi bien en heures mensuelles, annuelles et tout au long de la vie. La productivité élevée dont certains nous parlent n'est en réalité que le reflet de cette faiblesse du temps de travail; en effet, quand on compte le chômage élevé et le travail précaire, notre productivité réelle est aussi parmi les plus faibles des pays développés.

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  4. Pour en revenir au 35h, les dérogations existent déjà depuis 2003 pour contourner la durée légal de 35h hebdo. Les Ets peuvent tout à fait demander à leurs salariés de travailler plus (heures sups' détaxées, défiscalisées, payées plus qu'une heure normale càd inclue dans les 35h).

    Cependant pour que çà marche il faut nécessairement qu'il y ait une demande. Pour que cette demande existe il faut que l'économie soit un minimum dynamique, que le taux de croissance ne soit pas anémique (genre 1,5%).

    Pensez vous vraiment que les Ets, et en particulier les grands groupes, vont jouer le jeu que leur demande Sarkozy à savoir permettre à leurs salariés de faire plus d'heures pour gagner plus afin de doper leur pouvoir d'achat.

    En effet le discour sarkozien semble être un forcing exercé sur les employeurs pour qu'ils jouent le jeu de l'augmentation salariale contre des heures supplémentaires. Si Sarko a pu s'accorder 172% d'augmentation, ce n'est pas du tout le cas de tout le monde (hormis des cas exceptionnels tels Noel Forgeard et autres Lagardère).

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  5. Le travail n'est qu'un des 3 trois facteurs principaux qui agissent sur la croissance du PIB/habitant. Si Y est la production, L le travail total, le travail se mesure en nombre d'heures travaillées par unité de PIB produite L/Y. Les 2 autres facteurs sont l'investissement productif généralement désigné par K et son intensité par unité de PIB produite K/Y et l'efficience du couple travail/investissement productif que l'on désigne par E; E est l'efficacité des travailleurs avec les outils de production dont ils disposent et l'efficience à les utiliser. E dépend du degré de formation des gens et je dirais leur de "joie au travail". Les 35 heures n'interviennent qu'en partie dans le facteur travail. Ils ont effectivement diminué le total d'heures utilisées et ce faisant, contribué à baisser le taux de croissance du PIB/capita, d'autant plus que cette baisse n'a pas été compensée par une hausse de l'investissement productif K/Y ni par une hausse de l'efficience E. C'est du moins ce que la plupart des économistes pensent. Mais les 35h ont apporté une qualité de vie qui manquait à de nombreux français et c'est pourquoi ils y sont attachés. La suppression des 35h n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement. Et comme vous le dites, les dérogations existent déjà. Cela dit, le gouvernement veut agir sur les 3 leviers, pour assurer une croissance du PIB/habitant de 2.5-3.0% au lieu des 2% qu'on connaît depuis longtemps.

    Pour le travail, c'est continuer à baisser le chômage - ce en quoi il est aidé maintenant par la démographie - chômage sous toutes ses formes y compris la précarité et le travail partiel, afin que les ressources humaines soient utilisées proche du plein emploi. Il faut évidemment que les entreprises aient besoin de produire plus et l'on compte sur nos exportations pour y contribuer. Pour produire plus il faudra plus de travail et plus d'investissement ce qui renforcera l'offre. Car tout porte à penser que la croissance du PIB/habitant a été bridée par l'offre plutôt que par la demande, en raison de rigidité du marché du travail. Concernant E, le gouvernement va injecter près de 1% du PIB dans l'enseignement. Bref, il s'agit de réformes structurelles; mais elles ne produiront leurs effets que dans 3-5ans, c'est à dire la législature. Mais sans réformes de structure on n'en sortira pas!

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