“Nos délibérations continuent”, a déclaré Mme Pelosi dans la soirée, selon le Washington Post, en exhortant une nouvelle fois Donald Trump à “démissionner immédiatement”. Le quotidien précise que si le milliardaire s’accroche à son fauteuil, “plusieurs options” sont sur la table des démocrates, parmi lesquelles une nouvelle procédure de destitution (“impeachment”), pour “incitation à l’insurrection”.

À douze jours de son départ de la Maison-Blanche, une procédure de destitution pourrait sembler “inutile”, mais elle est susceptible d’avoir “de vraies conséquences pour M. Trump, au-delà de la tâche indélébile sur son mandat”, explique le New York Times. De fait, “s’il est reconnu coupable et destitué, le Sénat pourrait voter son inéligibilité”, ruinant son projet de se représenter en 2024. Une perspective réjouissante pour les démocrates et bon nombre de républicains.

“Il doit partir”

À Washington, Donald Trump est considéré comme le principal instigateur des violences de mercredi et ses tentatives d’apaisement, dans une vidéo publiée jeudi, n’ont pas réussi à faire oublier son “Nous vous aimons”, lancé à ses partisans juste après leur assaut contre le Congrès. “Le président est de plus en plus isolé”, observe The Hill. “Il a été abandonné par ses alliés et a peu de soutiens”.

“Je veux qu’il démissionne. Je veux qu’il parte. Il a fait suffisamment de dégâts”, a lâché la sénatrice républicaine Lisa Murkowski à l’Anchorage Daily News. L’élue de l’Alaska est la première sénatrice du camp de Trump à réclamer publiquement sa démission. “Il n’est là que pour le titre, que pour son ego. Il doit partir”, a-t-elle ajouté, en laissant entendre qu’elle pourrait claquer la porte du parti républicain.

Un autre sénateur républicain, Ben Sasse, a rejoint quant à lui le chœur des élus – majoritairement démocrates – prêts à voter l’impeachment. “Si la Chambre des représentants lance une procédure, j’examinerai, pour sûr, les textes qu’ils présenteront”, a-t-il déclaré à CBSNews.

Joe Biden a refusé de se prononcer sur l’éventuelle destitution de Donald Trump, considérant que la décision “revenait au Congrès”, selon Politico. Mais “il a semblé indiquer que la destitution n’était peut-être pas la meilleure manière de procéder”, ajoute le site. “Il est important de nous en débarrasser. La façon la plus rapide d’y arriver sera pour nous de prêter serment le 20 janvier”, a lancé le futur président.

Dernier tweet

Une prestation de serment à laquelle Donald Trump n’assistera pas, a-t-il confirmé dans un tweet – ultime gifle au protocole de la passation de pouvoir. “C’est une bonne chose qu’il ne vienne pas”, a réagi Joe Biden. C’est “l’une des rares choses sur lesquelles lui et moi sommes d’accord”, a-t-il ironisé, selon USA Today.

La petite histoire retiendra que ce tweet était le dernier du président – du moins sur son compte personnel. Twitter a en effet décidé vendredi de suspendre définitivement le compte du milliardaire, le privant de son “mégaphone préféré”, observe The Verge.

“Après examen approfondi des tweets récents de @realDonaldTrump et du contexte actuel, nous l’avons suspendu de façon permanente, en raison du risque de nouvelles incitations à la violence”, a expliqué Twitter.

Furibond, Donald Trump s’est immédiatement jeté sur le compte officiel de la présidence, @POTUS, pour reprocher à Twitter de “museler la liberté d’expression”, mais ses tweets ont été vite retirés par le réseau social. “Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles”, a expliqué Twitter. Les comptes @POTUS et @WhiteHouse ne seront pas suspendus, mais leur utilisation sera “limitée”.