L’Union européenne doit tenter d'harmoniser ce mardi les mesures décidées par les Etats membres. Selon l’AFP, une réunion d'urgence du mécanisme européen de réponse aux crises convoquée lundi matin à Bruxelles a permis "d’identifier les différentes options pour une réouverture des frontières de manière coordonnée et avec des mesures identiques", a précisé la même source. Ces mesures discutées au niveau des experts vont être soumises aujourd'hui aux ambassadeurs des Etats membres. Ils devront s'entendre sur leur durée et se coordonner sur leur ampleur.
Files d'attente dans les ports de la Manche
En attendant, les files de camions se forment dans les ports de la Manche, la France ayant décidé de suspendre les déplacements de personnes mais également le transport de marchandises en provenance de Grande-Bretagne. Côté anglais, le secrétaire aux Transports, Grant Shapps, a été contraint d’exhorter les transporteurs à ne pas se rendre dans les ports du Kent. Sur l’autoroute en direction du sud de l’Angleterre, des panneaux lumineux indiquent que la frontière avec la France est fermée !
Côté français, sur le site d’Eurotunnel, où quelque 10.000 camions empruntent habituellement le tunnel sous la Manche chaque jour, c’est la douche froide. "On ne s’attendait pas à une interdiction également du transport de fret", glisse-t-on à la direction du groupe Getlink, l’opérateur du shuttle.
Si le trafic n’est stoppé que dans le sens Angleterre-France, beaucoup de routiers hésitent à traverser de crainte de ne pas pouvoir revenir. Jusqu’à présent, ils n’étaient pas soumis aux mesures de quatorzaine imposées sur le sol britannique. "Nous avons laissé les camions à quai pour éviter d’être bloqué, explique David Sagnard, PDG des Transports Carpentier sur BFM Business. C’est une épreuve de plus avec la préparation du Brexit et les files d’attente interminables, selon l’entrepreneur qui raconte qu'un de ses conducteurs a mis près de 22 heures pour faire 150 kilomètres il y a quelques jours !
Crainte d'être bloqué Outre-Manche
Le trafic s’est considérablement accru du fait de l’activité pour les fêtes de fin d’année mais également en raison des stocks réalisés par les entreprises britanniques par anticipation d’un Brexit sans accord et la crainte d'une hausse des taxes et des droits de douanes. La moitié des biens commercialisés entre la Grande-Bretagne et l’Union-européenne ainsi que 90% du trafic des camions passent par le lien transmanche.
L’obligation de présenter un test PCR négatif, une solution envisagée pour rouvrir la frontière, n’emballe pas non plus les chauffeurs. A quel prix ? Quels délais pour obtenir les résultats ? Quid si un test est positif ? Et quoi faire dans le cas d'une éventuelle hospitalisation ? Autant de questions qui restent encore sans réponse pour les transporteurs routiers.
Eurostar en mode "survie"
Ce coup d’arrêt du trafic ne va pas arranger non plus les comptes des entreprises déjà mal en point sur la liaison du fait des mesures de quatorzaine imposées par le gouvernement britannique. A commencer par ceux d’Eurostar : la compagnie ferroviaire franco-britannique dont la SNCF détient 55% a déjà lancé appel au gouvernement britannique affirmant "se battre pour sa survie". Dans une tribune publiée dans le quotidien britannique The Independent en novembre, son patron, Jacques Damas, dénonçait l’inégalité de traitement avec l’aviation, le secteur ayant reçu près de 2 milliards d'euros de fonds publics britanniques.
En ce moment, à peine un train par jour relie Bruxelles à Londres et Paris à Londres, contre une cinquantaine avant le début de la pandémie. Depuis mars, le nombre de passagers est en baisse de 95 %. Tablant sur une activité plus soutenue pour les fêtes de Noël, Eurostar avait prévu d’augmenter à six le nombre de ses trains quotidiens. Avant d'être obligé de les annuler à nouveau.
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