22/12/2020

Fermeture des frontières: Eurotunnel et Eurostar à la peine - Challenges

La fermeture des frontières avec le Royaume-Uni est un nouveau coup dur pour le trafic transmanche. Depuis la décision dimanche 20 décembre de la France et d’autres voisins européens d’interdire les trafics en provenance de Grande-Bretagne pour se protéger contre l’apparition d’une variante de Covid-19 plus contagieuse, les transporteurs sont sur les dents. Suspendus, entre autres, à l'évolution des discussions entre Emmanuel Macron et
Boris Johnson. Selon la BBC, la France et la Grande-Bretagne pourraient trouver un accord concernant la réouverture de leur frontière d'ici la mi-journée ce mardi. "C’est le Brexit dur avant l’heure !", s’étranglait un opérateur pris de cours par les mesures en vigueur pendant 48 heures.  

 

L’Union européenne doit tenter d'harmoniser ce mardi les mesures décidées par les Etats membres. Selon l’AFP, une réunion d'urgence du mécanisme européen de réponse aux crises convoquée lundi matin à Bruxelles a permis  "d’identifier les différentes options pour une réouverture des frontières de manière coordonnée et avec des mesures identiques", a précisé la même source. Ces mesures discutées au niveau des experts vont être soumises aujourd'hui aux ambassadeurs des Etats membres. Ils devront s'entendre sur leur durée et se coordonner sur leur ampleur.

Files d'attente dans les ports de la Manche 

En attendant, les files de camions se forment dans les ports de la Manche, la France ayant décidé de suspendre les déplacements de personnes mais également le transport de marchandises en provenance de Grande-Bretagne. Côté anglais, le secrétaire aux Transports, Grant Shapps, a été contraint d’exhorter les transporteurs à ne pas se rendre dans les ports du Kent. Sur l’autoroute en direction du sud de l’Angleterre, des panneaux lumineux indiquent que la frontière avec la France est fermée !

Côté français, sur le site d’Eurotunnel, où quelque 10.000 camions empruntent habituellement le tunnel sous la Manche chaque jour, c’est la douche froide. "On ne s’attendait pas à une interdiction également du transport de fret", glisse-t-on à la direction du groupe Getlink, l’opérateur du shuttle.

Si le trafic n’est stoppé que dans le sens Angleterre-France, beaucoup de routiers hésitent à traverser de crainte de ne pas pouvoir revenir. Jusqu’à présent, ils n’étaient pas soumis aux mesures de quatorzaine imposées sur le sol britannique. "Nous avons laissé les camions à quai pour éviter d’être bloqué, explique David Sagnard, PDG des Transports Carpentier sur BFM Business. C’est une épreuve de plus avec la préparation du Brexit et les files d’attente interminables, selon l’entrepreneur qui raconte qu'un de ses conducteurs a mis près de 22 heures pour faire 150 kilomètres il y a quelques jours !

Crainte d'être bloqué Outre-Manche

Le trafic s’est considérablement accru du fait de l’activité pour les fêtes de fin d’année mais également en raison des stocks réalisés par les entreprises britanniques par anticipation d’un Brexit sans accord et la crainte d'une hausse des taxes et des droits de douanes. La moitié des biens commercialisés entre la Grande-Bretagne et l’Union-européenne ainsi que 90% du trafic des camions passent par le lien transmanche.

L’obligation de présenter un test PCR négatif, une solution envisagée pour rouvrir la frontière, n’emballe pas non plus les chauffeurs. A quel prix ? Quels délais pour obtenir les résultats ? Quid si un test est positif ? Et quoi faire dans le cas d'une éventuelle hospitalisation ?  Autant de questions qui restent encore sans réponse pour les transporteurs routiers.

Eurostar en mode "survie"

Ce coup d’arrêt du trafic ne va pas arranger non plus les comptes des entreprises déjà mal en point sur la liaison du fait des mesures de quatorzaine imposées par le gouvernement britannique. A commencer par ceux d’Eurostar : la compagnie ferroviaire franco-britannique dont la SNCF détient 55% a déjà lancé appel au gouvernement britannique affirmant "se battre pour sa survie". Dans une tribune publiée dans le quotidien britannique The Independent en novembre, son patron, Jacques Damas, dénonçait l’inégalité de traitement avec l’aviation, le secteur ayant reçu près de 2 milliards d'euros de fonds publics britanniques.

En ce moment, à peine un train par jour relie Bruxelles à Londres et Paris à Londres, contre une cinquantaine avant le début de la pandémie. Depuis mars, le nombre de passagers est en baisse de 95 %.  Tablant sur une activité plus soutenue pour les fêtes de Noël, Eurostar avait prévu d’augmenter à six le nombre de ses trains quotidiens. Avant d'être obligé de les annuler à nouveau.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.

J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.