La mondialisation comporte une traduction urbaine
Pour les économistes Claude Lacour et Sylvette Puissant, c’est la traduction « urbaine de la mondialisation » en tant qu’elle reflète l’adaptation des grandes villes aux besoins de l’économie mondialisée avec l’intensification des flux, des mises en relation des économies et des sociétés à l’échelle mondiale. Dynamique économique et marché du travail étant liés, les créations nettes d’emplois sont le bon révélateur de la vitalité de ces territoires par rapport au reste du pays. Et ces métropoles ont représenté plus de 70% des créations nettes d’emplois entre 2007 et 2014. Déjà, selon l’OCDE, la croissance française avait été générée à 75% dans ces grands pôles entre 2000 et 2010. Cela fait donc 20 ans que le fossé ne cesse de se creuser entre ces grandes métropoles dont la richesse s’accroit rapidement et la panne d’une grande partie du territoire.
Capacité à générer et à capter la valeur, grâce à de solides atouts dans la nouvelle économie de la connaissance, sont aux racines mêmes de l’envolée des grandes aires urbaines. Elles disposent notamment d’une population plus diplômée que la moyenne et de monopoles sur certaines activités de services à très forte valeur ajoutée, notamment dans la haute finance, le haut management au sein des têtes de groupes mondialisés du CAC 40, la haute fonction publique.
En moyenne en France, 29,3% de la population ayant achevé ses études est titulaire d’un diplôme du supérieur. Parmi les 10 plus grandes aires urbaines, toutes se situent au-dessus avec des pointes à plus de 40% pour Toulouse et Paris, jusqu’à Nice en queue de classement en raison principalement de la surreprésentation des plus de 60 ans, population moins diplômée que les nouvelles générations. Et si les diplômés sont là, c’est que les postes proposés sont à la hauteur de leurs attentes en nombre et en qualité.
La richesse se concentre dans les grandes métropoles
Dans une économie plus axée sur l’innovation et la connaissance, les activités économiques tendent naturellement à la concentration spatiale. Les clusters, ou pôles de compétitivité, permettent de réunir sur un même territoire les chercheurs, les innovateurs, l’ingénierie du financement, les entrepreneurs, les professions libérales. De même, les entreprises bénéficient de gains d’agglomération, c’est-à-dire la réduction des coûts de transaction et des transferts de connaissance (spillover) liés à la densité. Et c’est dans la finance et les nouvelles technologies que ces gains sont les plus importants, deux secteurs qui servent aussi les plus hautes rémunérations. Les cadres dirigeants, les professions intellectuelles supérieures et scientifiques des entreprises de ces secteurs bénéficient clairement d’une rente de situation par rapport aux autres salariés.
L’aire urbaine de Paris est le parfait réceptacle de ces évolutions. Cela ne se voit pas au niveau de la médiane du revenu disponible brut (c’est-à-dire après paiement des impôts et versement des prestations sociales), finalement assez proche de la moyenne nationale avec un écart de 10% environ. En revanche, au niveau des 10% les plus aisés, l’écart se creuse et monte à 22%. Encore ce chiffre ne dévoile qu’une partie de l’information, tant les inégalités à l’intérieur même de ces métropoles sont colossales. En se recentrant sur Paris intra-muros, le différentiel passe à 70%. Mais il n’y a pas que Paris. Une analyse de l'Insee sur la région Auvergne-Rhône-Alpes montrait que la capitale des Gaules avait une propension à attirer les compétences rares, représentant le double de la moyenne nationale, un taux comparable à celui du plateau de Saclay. Cette concentration de la richesse se mesure aussi à l’aune de l’évolution des prix de l’immobilier qui flambent dans de nombreux quartiers de Paris ou les meilleurs emplacements de métropoles.
Ce sont aujourd’hui les métropoles les plus branchées sur les flux de la mondialisation qui portent la croissance et la création de richesse. Mais c’est aux prix de fortes inégalités, d’un processus brutal d’exclusion et de gentrification à l’intérieure de ces aires urbaines et au détriment de zones rurales délaissées.
Source Xerfi Canal Alexandre Mirlicourtois
Plus: la métropolisation à l'échelle de la France
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Pour accompagner votre article sur la "métroplisation" de la France, avec globalement des nantis d'un coté, des "ploucs" de l'autre, il est amusant de constater que les dits "métroploliens" dégagent de leurs lieux sophistiqués pour la "cambrousse" dès qu'il y a danger, emportant leurs miasmes avec eux. Une métropole est comme une place forte : tranquille et repue quand tout va bien, un piège à rats quand l'exterieur ne vient plus l'alimenter ou soutenir ses problèmes. Juste retour des choses. Manger du béton urbain, personne n'a encore trouvé la solution.
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