La
Chambre des communes a approuvé la tenue d’élections législatives
anticipées au Royaume-Uni. C’est la quatrième fois que le Premier
ministre Boris Johnson, arrivé au 10 Downing Street en juillet, tentait
d’obtenir ce vote. Il espère qu’une majorité plus large à l’issue du
scrutin programmé le 12 décembre lui permettra de mener à bien le
Brexit. La Chambre des lords doit à son tour approuver le texte mais le
vote devrait être une formalité.
438 voix pour, 20 contre à la Chambre des communes mardi. Boris Johnson obtient enfin des élections anticipées, qu’il “a perçues comme une sortie du bourbier du Brexit quasiment depuis le moment où il est devenu Premier ministre”, note le New York Times, pour qui s’ouvre “une nouvelle phase dans l’odyssée du Brexit”.
La Chambre des lords doit encore approuver le texte mais “il est presque certain de passer”, assure la BBC. Les élections législatives devraient se tenir le 12 décembre. “Ce seront les troisièmes en moins de cinq ans”, rappelle le média britannique.
Ce scrutin “a été rendu inévitable par l’échec répété du Parlement britannique à valider tout type de compromis”, estime le Straits Times, de Singapour, faisant ainsi écho au discours de M. Johnson mardi après-midi à la Chambre : “Il n’y a qu’un seul moyen de mener à son terme le Brexit face à cette obstruction parlementaire permanente, ce refus volontaire et sans fin de respecter le mandat du peuple, c’est de rafraîchir ce Parlement et de donner le choix au peuple.”
“Après un an de blocage parlementaire, les cartes vont être rebattues, pour un scrutin qui risque fort de ressembler à un miniréférendum sur le Brexit”, observe Le Temps. “Après trois ans et demi de tromperies, de chaos et de torpeur, l’occasion d’assécher le marais nous est finalement donnée”, se réjouit le conservateur Telegraph, dans une allusion à Donald Trump.
Pour Le Soir, Boris Johnson vient de vivre “son premier succès à la Chambre des communes, et pas des moindres”. El País constate qu’il “est parvenu à un accord sur le Brexit avec l’UE alors qu’aucun de ses détracteurs n’était convaincu qu’il réussirait. Et il a utilisé à son profit la lassitude et le désespoir des partis d’opposition pour réaliser l’avancée électorale qu’il poursuivait”.
Les titres conservateurs y voient aussi une défaite des travaillistes. “L’opposition lui a bêtement offert une élection dans un mélange d’incompétence et de cupidité”, se moque le Telegraph.
Le Daily Mail considère que Jeremy Corbyn, le leader du Labour, qui s’était opposé la veille à la tenue du scrutin, a finalement “cédé à l’énorme pression” des parlementaires, des libéraux et du Parti national écossais. “Essayant de rassembler son courage après sa capitulation humiliante”, peut-on lire dans le tabloïd, le chef de la gauche britannique a promis “la campagne la plus ambitieuse et radicale pour un véritable changement que ce pays ait jamais vue”.
“La démocratie ne devrait pas se résumer à des calculs cyniques”, dénonce le Guardian. Le journal anglais s’attend à ce que le chef du gouvernement se livre à “une élection sale avec l’aide de la propagande qu’il peut mobiliser sur des plateformes comme Facebook”.
Même s’il n’a plus perdu une élection depuis 1997, Boris Johnson n’est pas assuré de gagner. “Tous les partis ont des raisons de craindre de se présenter face aux électeurs”, insiste The Irish Times. Certes, les conservateurs ont une “avance confortable de 13 points” dans les sondages, signale Politico Europe (37 %, contre 22 pour le Labour et 19 pour les libéraux d’après Yougov), tandis que “les députés travaillistes sont terrifiés” compte tenu de leur retard, croit savoir Le Temps.
Mais le soutien dans les sondages ne se traduira pas nécessairement dans les urnes en décembre, précise le site, remarquant qu’entre un tiers et deux cinquièmes des électeurs ont changé leur vote entre les élections de 2015 et 2017.
Le Sun suggère que les partisans du Brexit pourraient par exemple reprocher à M. Johnson de les avoir “trahis” puisqu’il n’a pas fait sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne avant octobre, accord ou pas, comme il l’avait promis. Difficile de prévoir l’issue des “élections les plus importantes depuis l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher”, ose le Times.
“Le Labour risque gros avec une élection dans ce contexte, sans position claire sur le Brexit, sinon l’organisation d’un référendum. […] Et la division du parti n’arrange rien”, relève Le Soir.
Autre inconnue ajoutant à l’incertitude : la participation à ce premier scrutin organisé en décembre en près de cent ans. “Il y a une raison pour laquelle le mois de décembre a été évité pour les scrutins nationaux”, explique le Guardian. “Les nuits froides et sombres ne sont pas des conditions idéales pour faire campagne ou pour convaincre les gens de se rendre à un meeting ou dans un bureau de vote, quelle que soit l’importance des problèmes auxquels la nation fait face.”
“Ce qu’il adviendra du Brexit dépendra du résultat de ces élections”, déclare la BBC. Mais pour que la question de la sortie de l’Union européenne soit définitivement réglée, “il faut qu’une majorité se dégage”, nuance le site de la chaîne. “Si l’élection aboutit à un Parlement sans majorité, elle n’aura concrètement servi à rien.”
La Chambre des lords doit encore approuver le texte mais “il est presque certain de passer”, assure la BBC. Les élections législatives devraient se tenir le 12 décembre. “Ce seront les troisièmes en moins de cinq ans”, rappelle le média britannique.
Ce scrutin “a été rendu inévitable par l’échec répété du Parlement britannique à valider tout type de compromis”, estime le Straits Times, de Singapour, faisant ainsi écho au discours de M. Johnson mardi après-midi à la Chambre : “Il n’y a qu’un seul moyen de mener à son terme le Brexit face à cette obstruction parlementaire permanente, ce refus volontaire et sans fin de respecter le mandat du peuple, c’est de rafraîchir ce Parlement et de donner le choix au peuple.”
“Après un an de blocage parlementaire, les cartes vont être rebattues, pour un scrutin qui risque fort de ressembler à un miniréférendum sur le Brexit”, observe Le Temps. “Après trois ans et demi de tromperies, de chaos et de torpeur, l’occasion d’assécher le marais nous est finalement donnée”, se réjouit le conservateur Telegraph, dans une allusion à Donald Trump.
Pour Le Soir, Boris Johnson vient de vivre “son premier succès à la Chambre des communes, et pas des moindres”. El País constate qu’il “est parvenu à un accord sur le Brexit avec l’UE alors qu’aucun de ses détracteurs n’était convaincu qu’il réussirait. Et il a utilisé à son profit la lassitude et le désespoir des partis d’opposition pour réaliser l’avancée électorale qu’il poursuivait”.
Les titres conservateurs y voient aussi une défaite des travaillistes. “L’opposition lui a bêtement offert une élection dans un mélange d’incompétence et de cupidité”, se moque le Telegraph.
Le Daily Mail considère que Jeremy Corbyn, le leader du Labour, qui s’était opposé la veille à la tenue du scrutin, a finalement “cédé à l’énorme pression” des parlementaires, des libéraux et du Parti national écossais. “Essayant de rassembler son courage après sa capitulation humiliante”, peut-on lire dans le tabloïd, le chef de la gauche britannique a promis “la campagne la plus ambitieuse et radicale pour un véritable changement que ce pays ait jamais vue”.
Des élections à l’issue incertaine
“Le pari des élections de Boris Johnson va-t-il payer”, s’interroge le Times, analysant sa stratégie. D’après le quotidien, le Premier ministre prévoit de mener une campagne sur le thème du “peuple contre le Parlement”. Un avis partagé par Le Temps : il “va utiliser son argument favori : blâmer les parlementaires pour le blocage et demander aux électeurs de lui donner une majorité pour faire passer le Brexit”.“La démocratie ne devrait pas se résumer à des calculs cyniques”, dénonce le Guardian. Le journal anglais s’attend à ce que le chef du gouvernement se livre à “une élection sale avec l’aide de la propagande qu’il peut mobiliser sur des plateformes comme Facebook”.
Même s’il n’a plus perdu une élection depuis 1997, Boris Johnson n’est pas assuré de gagner. “Tous les partis ont des raisons de craindre de se présenter face aux électeurs”, insiste The Irish Times. Certes, les conservateurs ont une “avance confortable de 13 points” dans les sondages, signale Politico Europe (37 %, contre 22 pour le Labour et 19 pour les libéraux d’après Yougov), tandis que “les députés travaillistes sont terrifiés” compte tenu de leur retard, croit savoir Le Temps.
Mais le soutien dans les sondages ne se traduira pas nécessairement dans les urnes en décembre, précise le site, remarquant qu’entre un tiers et deux cinquièmes des électeurs ont changé leur vote entre les élections de 2015 et 2017.
Le Sun suggère que les partisans du Brexit pourraient par exemple reprocher à M. Johnson de les avoir “trahis” puisqu’il n’a pas fait sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne avant octobre, accord ou pas, comme il l’avait promis. Difficile de prévoir l’issue des “élections les plus importantes depuis l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher”, ose le Times.
“Le Labour risque gros avec une élection dans ce contexte, sans position claire sur le Brexit, sinon l’organisation d’un référendum. […] Et la division du parti n’arrange rien”, relève Le Soir.
Autre inconnue ajoutant à l’incertitude : la participation à ce premier scrutin organisé en décembre en près de cent ans. “Il y a une raison pour laquelle le mois de décembre a été évité pour les scrutins nationaux”, explique le Guardian. “Les nuits froides et sombres ne sont pas des conditions idéales pour faire campagne ou pour convaincre les gens de se rendre à un meeting ou dans un bureau de vote, quelle que soit l’importance des problèmes auxquels la nation fait face.”
“Ce qu’il adviendra du Brexit dépendra du résultat de ces élections”, déclare la BBC. Mais pour que la question de la sortie de l’Union européenne soit définitivement réglée, “il faut qu’une majorité se dégage”, nuance le site de la chaîne. “Si l’élection aboutit à un Parlement sans majorité, elle n’aura concrètement servi à rien.”
Source: Courrier international
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