21/05/2017

Eric Woerth dénonce le cynisme de Philippe, très critiqué à droite


 
PARIS (Reuters) - Eric Woerth, député Les Républicains de l'Oise, a dénoncé dimanche le "cynisme" du Premier ministre LR Edouard Philippe, qui fera campagne pour les candidats de La République en Marche aux élections législatives, et estimé que son "ami" se fourvoyait politiquement.
Dans un entretien au Journal du Dimanche, le chef du gouvernement choisi par Emmanuel Macron, un élu LR proche d'Alain Juppé, confirme que son objectif est de "donner une majorité au chef de l'Etat".

Samedi, lors d'une réunion publique de soutien aux candidats de LR et de l'UDI centriste aux législatives, François Baroin, chef de file de la campagne, a déclaré que la droite ne se laisserait pas "piéger" par le "mercato gouvernemental" d'Emmanuel Macron qui, outre Edouard Philippe, a confié les rênes de l'Economie et des Comptes publics à deux autres élus de droite : Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.


"Edouard Philippe, il va être dans une position, humainement, extrêmement difficile à moins d'avoir une dose de cynisme absolu", a commenté Eric Woerth dans le cadre du "Grand Rendez-Vous" Les Echos-CNEWS-Europe 1.

"Il va aller faire campagne contre tous les candidats qu'il a désignés lui-même au sein de la Commission nationale d'investiture des Républicains et du Centre", a-t-il rappelé.
"Il a balayé ça d'un revers de main en disant, 'Tous ces candidats-là, je me battrai contre eux'. Ce sont ses propres amis, au meilleur sens du terme, politiques, amis de conviction, d'idées, de combat politique. Comment peut-on faire ça humainement? Comment peut-on avoir ce degré de cynisme?"

"ON DIRAIT JEAN-MARC AYRAULT"

Alors que François Baroin avait critiqué samedi "une addition de reniements" à l'évocation des ministres de droite, Eric Woerth a concédé à la décharge d'Edouard Philippe que "c'est très difficile de refuser Matignon".

"Il faut éteindre ses ambitions personnelles pour essayer de regarder quel est le collectif qui derrière peut être plus puissant", a-t-il dit. "Je pense (...) que politiquement il se fourvoie, qu'il se trompe."
Eric Woerth, très sévère, a souligné la position intenable, selon lui, d'Edouard Philippe et de Bruno Le Maire qui seront chargés de l'application de la hausse de 1,7 point de CSG proposée dans le programme d'Emmanuel Macron.

Le Premier ministre "a tellement peur de cette augmentation de la CSG que dans son interview, il dit 'Mais ça n'augmentera pas'", a-t-il déclaré. "On dirait Jean-Marc Ayrault qui disait 'Il y aura des augmentations d'impôts, ne vous inquiétez pas, ce ne sera pas pour vous'."

"Il y a pourtant 21 milliards d'euros de progression de la CSG. Il y a bien des Français qui vont la payer", a relevé Eric Woerth.

Dans Le Journal du Dimanche, Edouard Philippe se contente d'indiquer que cette hausse de la contribution sociale généralisée "prendra place dans le cadre d'une réforme fiscale guidée par le justice et l'équité". "Arrêtons de faire peur aux Français, une large partie des retraités n'est pas concernée par cette mesure", dit-il.

"PARTI UNIQUE"

Bruno Le Maire proposait quant à lui dans le cadre de la campagne pour la primaire de la droite et du centre une baisse de 7,5% à 6% de la CSG alors que le nouveau chef de l'Etat veut la porter à 9,2%, assortie d'une suppression des cotisations maladie et chômage pour les salariés.
"Je note la malice du président de la République, qui met les deux ministres de droite en charge d'augmenter les impôts", a réagi Christian Jacob, chef de file des députés LR, au "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI.

François Baroin, qui plaide pour une "coexistence institutionnelle" avec le chef de l'Etat, a de nouveau appelé des électeurs de droite troublés par la confusion actuelle à donner une majorité absolue à LR et à l'UDI.


"Emmanuel Macron a fait une partie du chemin, nous allons l'aider à faire la suite en lui donnant une majorité de la droite et du centre aux législatives", a-t-il dit sur BFM TV.

"En Marche! ne peut pas avoir le projet politique d'être le parti unique en face du Front national pendant cinq ou dix ans. C'est dangereux, et je pense que c'est dangereux pour le président de la République lui-même", a-t-il jugé.

Eric Woerth, responsable du programme LR-UDI, a insisté sur la nécessité d'une alternance claire face à un "immobilisme scintillant".

Plus: Idem sur l'Express

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