Dans une salle proche du QG de campagne de Marine Le
Pen, à Paris, le président de Debout la France a entendu celle-ci le
présenter comme son futur Premier ministre en cas de victoire le 7 mai.
Remerciant «Nicolas» de son soutien, la candidate du Front national a salué en lui un «patriote sincère et exigeant». Ce dernier a revendiqué de faire «passer l’intérêt de la France avant les intérêts personnels» : «Marine Le Pen et moi nous sommes rencontrés à plusieurs reprises cette semaine. Notre feuille de route, nous l’avons rédigée en quelques minutes tellement c’était évident». Sans contredire sur l’essentiel le programme de Marine Le Pen, cette «feuille de route» comprend plusieurs ajustements. Elle exclut ainsi l’école du délai de carence voulu par le FN avant que les immigrés récents puissent accéder aux services publics. Quant à l’euro, sa disparition «n’est pas un préalable à toute politique économique, peut-on lire, et le calendrier sera adapté aux priorités et défis immédiats que le gouvernement de la France devra relever».
«J’ai toujours dit que j’avais des points communs et des points de divergence» avec le Front national, a défendu Nicolas Dupont-Aignan précisant que «les personnes qui me soutiennent ont une histoire politique très différente» de celle du parti lepéniste. Ou encore que son mouvement conservera son «indépendance», en présentant des candidats «contre ceux du Front national» lors des élections législatives.
Pour Dupont-Aignan le mouvement n’avait rien d’une évidence. Depuis son départ de l’UMP, en 2007, le maire de Yerres n’a eu de cesse de l’assurer: l’espace existait pour une force autonome entre le Front national et son ancien mouvement. Pour le démontrer, il a à de nombreuses reprises souligné ses différentes avec le parti lepéniste, dénonçant son caractère «extrême», sa peu respectable «arrière-boutique» ou encore son manque de «sérieux» en matière économique.
En parallèle, toutefois, le député de l’Essonne reprenait lui-même certains codes de l’extrême droite, à commencer par un rejet général des élites et un discours aux connotations xénophobes. «En 2016, les socialistes compensent la baisse de natalité par l’invasion migratoire, avait-il ainsi twitté en janvier 2017. Le changement de population, c’est maintenant !». Entre promesse de sérieux et pulsions radicales, cette ligne changeante n’aura séduit que 4,7% des électeurs le 23 avril, soit 1,7 million de personnes. Bien en deçà des espérances du candidat qui se projetait régulièrement vers le second tour. Son ralliement à Marine Le Pen acte les limites de ce voyage en solitaire. Et n’est pas sans risque pour l’unité de son mouvement, mise à l’épreuve par plusieurs démissions depuis vendredi.
Dans l’immédiat, toutefois, ce rapprochement est une excellente nouvelle pour Marine Le Pen. L’apport est certes modeste : dans la dernière édition du sondage quotidien de l’institut OpinionWay, seuls 37% des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan affichaient une intention de vote pour Marine Le Pen, contre 31% pour Emmanuel Macron et 32% d’abstentionnistes. Le camp mariniste espère toutefois que l'initiative de son nouvel allié décomplexera un plus grand nombre d'électeurs de droite. En attendant le duo va faire campagne ensemble: le souverainiste prendra la parole lundi avant Marine Le Pen lors de son grand rassemblement de l'entre-deux-tours, le 1er mai à Villepinte.
Source: liberation.fr Par Dominique Albertini
Remerciant «Nicolas» de son soutien, la candidate du Front national a salué en lui un «patriote sincère et exigeant». Ce dernier a revendiqué de faire «passer l’intérêt de la France avant les intérêts personnels» : «Marine Le Pen et moi nous sommes rencontrés à plusieurs reprises cette semaine. Notre feuille de route, nous l’avons rédigée en quelques minutes tellement c’était évident». Sans contredire sur l’essentiel le programme de Marine Le Pen, cette «feuille de route» comprend plusieurs ajustements. Elle exclut ainsi l’école du délai de carence voulu par le FN avant que les immigrés récents puissent accéder aux services publics. Quant à l’euro, sa disparition «n’est pas un préalable à toute politique économique, peut-on lire, et le calendrier sera adapté aux priorités et défis immédiats que le gouvernement de la France devra relever».
«J’ai toujours dit que j’avais des points communs et des points de divergence» avec le Front national, a défendu Nicolas Dupont-Aignan précisant que «les personnes qui me soutiennent ont une histoire politique très différente» de celle du parti lepéniste. Ou encore que son mouvement conservera son «indépendance», en présentant des candidats «contre ceux du Front national» lors des élections législatives.
Arrière-boutiques
Cet accord n’en est pas moins est une première pour un candidat du Front national dans une élection présidentielle. Parvenu au second tour en 2002, Jean-Marie Le Pen avait certes enregistré le soutien de son rival et ancien bras droit Bruno Mégret, candidat malheureux sous l’étiquette du MNR. Un retour au bercail plus qu’une véritable alliance, toutefois, qu’éclipse sans peine le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan. Par cet accord, Marine Le Pen, qui multiplie les signaux envers les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, espère séduire les électeurs de droite, dont les reports détermineront largement son résultat de second tour.Pour Dupont-Aignan le mouvement n’avait rien d’une évidence. Depuis son départ de l’UMP, en 2007, le maire de Yerres n’a eu de cesse de l’assurer: l’espace existait pour une force autonome entre le Front national et son ancien mouvement. Pour le démontrer, il a à de nombreuses reprises souligné ses différentes avec le parti lepéniste, dénonçant son caractère «extrême», sa peu respectable «arrière-boutique» ou encore son manque de «sérieux» en matière économique.
En parallèle, toutefois, le député de l’Essonne reprenait lui-même certains codes de l’extrême droite, à commencer par un rejet général des élites et un discours aux connotations xénophobes. «En 2016, les socialistes compensent la baisse de natalité par l’invasion migratoire, avait-il ainsi twitté en janvier 2017. Le changement de population, c’est maintenant !». Entre promesse de sérieux et pulsions radicales, cette ligne changeante n’aura séduit que 4,7% des électeurs le 23 avril, soit 1,7 million de personnes. Bien en deçà des espérances du candidat qui se projetait régulièrement vers le second tour. Son ralliement à Marine Le Pen acte les limites de ce voyage en solitaire. Et n’est pas sans risque pour l’unité de son mouvement, mise à l’épreuve par plusieurs démissions depuis vendredi.
Dans l’immédiat, toutefois, ce rapprochement est une excellente nouvelle pour Marine Le Pen. L’apport est certes modeste : dans la dernière édition du sondage quotidien de l’institut OpinionWay, seuls 37% des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan affichaient une intention de vote pour Marine Le Pen, contre 31% pour Emmanuel Macron et 32% d’abstentionnistes. Le camp mariniste espère toutefois que l'initiative de son nouvel allié décomplexera un plus grand nombre d'électeurs de droite. En attendant le duo va faire campagne ensemble: le souverainiste prendra la parole lundi avant Marine Le Pen lors de son grand rassemblement de l'entre-deux-tours, le 1er mai à Villepinte.
Source: liberation.fr Par Dominique Albertini
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