17/11/2016

Primaire à droite : Bruno Le Maire essaie de limiter la casse

La primaire à droite se joue entre Juppé, Sarkozy et Fillon; mais bien malin qui peut en prévoir l'issue aujourd'hui, car tout dépend de qui va venir voter à cette primaire et en quel nombre. On risque qu'une minorité militante nous impose son candidat. Où est la démocratie? . Voir cette analyse.

Le « renouveau ». Un mot qu'il aura martelé durant toute la campagne. Un slogan répété jusqu'à plus soif dans les meetings, imprimé sur les tee-shirts très marketing des « Jeunes avec BLM » : « Le renouveau, c'est Bruno. La primaire, c'est Le Maire. » Et à une encablure du premier tour de la primaire , le jour où Emmanuel Macron se lance dans la course présidentielle, c'est encore au « renouveau » que fait désespérément appel Bruno Le Maire. « Cela change la donne », a ainsi admis le député de l'Eure, interrogé mercredi matin sur BFMTV. A gauche, bien sûr, a-t-il pointé. Mais aussi à droite, veut-il encore croire.


Car Bruno Le Maire a surtout souligné que partout le renouvellement était en marche : avec Emmanuel Macron , chez les Verts, au FN avec une Marine Le Pen qui n'a jamais gouverné. Assurant que si « le seul parti qui ne se renouvelle pas, c'est le parti de la droite et du centre, ça nous met en ­risque pour l'élection de 2017 ». Sous-entendu, votez pour moi.
Loin derrière Fillon

Sauf que longtemps troisième homme dans les sondages sur la primaire, Bruno Le Maire, qui avait réussi à frôler les 30 % des voix pour la présidence de l'UMP face à Nicolas Sarkozy, décroche dans les intentions de vote. Désormais loin derrière François Fillon alors qu'il était encore donné à égalité avec lui il y a un mois. Dans l'enquête Elabe pour BFMTV et « L'Opinion » publiée mercredi, il est crédité de 7 %, quand l'ex-Premier ministre fait un bond à 21 %, derrière Alain Juppé (34 %) et Nicolas Sarkozy (30 %).

Alors si son équipe clame, à l'instar de son conseiller politique, Sébastien Lecornu, président du Conseil général de l'Eure, qu'il « y a un vrai écart entre le ressenti sur le terrain et les sondages », si Bruno Le Maire martèle, pour mobiliser à la veille de ce scrutin incertain, qu'il n'y a « pas de place pour le doute », il « est un peu sorti des écrans radars, redoute un soutien. Ceux qui nous disaient, "on va voter Bruno Le Maire car on ne veut pas d'Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy" nous disent là, "on va voter François Fillon" ».
« Pas pris le bon train »

Tous reconnaissent, Bruno Le Maire en tête, que le premier débat télévisé de la primaire n'a pas été une bonne opération pour lui. Et puis, celui qui n'a cessé de fustiger dans ce trio « l'ancien régime » voit que l'époque, avec le terrorisme, l'incertitude à l'international, oscille entre désir de sortir les sortants et réassurance, besoin de protection. « Son intuition depuis le début est la bonne, notre électorat ne veut pas du duel, mais nous n'avons pas pris le bon train, ça n'a pas pris comme cela aurait dû », estime un élu fidèle, qui comme d'autres, lui a conseillé d'être « plus naturel, plus authentique ».

Ses concurrents ont, eux, taclé durant la campagne un « renouveau qui sonne creux ». « Il ne suffit pas de sauter sur sa chaise en disant "renouveau" pour l'incarner », pointe-t-on dans une autre écurie. Et Bruno Le Maire, qui a quadrillé le terrain par des centaines de déplacements et longuement tissé son réseau, a eu beau brandir - peut-être trop - les « 1.000 pages » de son « contrat présidentiel », il a eu du mal à faire percer quelques grandes mesures, hormis la suppression du collège unique ou de l'ENA, ou la fin du cumul des mandats et la démission de la fonction publique.

Ce n'est pas un hasard si pour le dernier débat ce jeudi soir, « fondamental » reconnaît Sébastien Lecornu, il veut montrer qu'il a un « programme extrêmement détaillé, sérieux, solide sur le fond ». Comme pour se rattraper, lui qui compte bien peser sur l'après à droite.

Source: lesechos.fr Isabelle Ficek

Plus: Actualités primaire à droite

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