26/08/2014

La presse européenne sévère avec Montebourg

La crise politique en France fait la Une de la presse étrangère. En Allemagne notamment, les critiques de l'ex-ministre de l'Economie passent mal. 
Tout a commencé avec la critique d’Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie, envers une Allemagne "prise au piège" par sa politique d'austérité : "La France n'a pas vocation à s'aligner sur les axiomes idéologiques de la droite allemande", affirmait le ministre de l’économie dans une interview au "Monde". Ces déclarations ont été les prémices de la chute du gouvernement annoncée par Manuel Valls lundi 25 août. Alors que le nouveau gouvernement est sur le point d’être constitué mardi, la presse européenne réagit au séisme politique français.
Outre-Rhin, les réactions n’ont pas manqué : "Trop c’est trop", écrit le "Frankfurter Allgemeine Zeitung" (FAZ) lundi 25 août, à propos de la sortie du ministre de l’économie. "On ne peut tolérer dans son gouvernement un ministre de l’Economie qui met constamment en question la politique économique", précise le quotidien conservateur de Francfort, qui en profite pour dresser le bilan du ministre de l’Economie :
Montebourg a volé d’échec en échec et en même temps, il n’avait rien de mieux à faire que d’attaquer en permanence la politique de François Hollande – et du gouvernement allemand qui imposerait prétendument un programme d’austérité nocif." Le "FAZ" reste bienveillant envers la politique menée par le président français : "Les réformes de Hollande sont assez lentes, mais leur degré de cohérence ne peut être nié depuis le début de l’année". Le journal estime que ce "rappel de la ligne politique de la France est une bonne nouvelle" tout en souhaitant "des réformes plus décisives" de la part de Paris.

La crainte d’un Montebourg en "martyr de gauche"

Le quotidien de Francfort souligne la réaction positive des marchés financiers à l'annonce de la démission du gouvernement français mais il craint que la stratégie d'éviction d'Arnaud Montebourg le transforme en "un martyr de la gauche", avec un risque de voir la majorité du gouvernement mise à mal à l'Assemblée nationale. Une remarque partagée par le quotidien viennois "Die Welt", qui souligne qu’Arnaud Montebourg "met François Hollande sous pression", avec ses déclarations et "ne cache pas ses ambitions de devenir lui-même un jour président de la République".
Dans son édito de ce mardi matin, Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef du quotidien belge "Le Soir" , s’interroge sur "la manière irresponsable" avec laquelle Arnaud Montebourg "crée le débat" :
Qui peut penser que l’homme sert ainsi surtout le plein-emploi, et pas plutôt sa candidature pour la présidentielle 2017 ? L’homme politique français souffre des mêmes maux que le pays qu’il souhaite tant diriger : il ne regarde que son nombril et fait la leçon aux autres avant de régler ses propres dérèglements."

Manuel Valls mis à mal

La course à la présidence de 2017 est également remarqué par le quotidien britannique "The Guardian" qui note que cette crise interne a lieu "alors que les prétendants sont portés sur l'élection présidentielle de 2017", rappelant la récente candidature d'Alain Juppé à l'UMP. Selon le quotidien, Arnaud Montebourg "pourrait bien déjà s'imaginer en porte-drapeau de la gauche, tandis que la courbe de popularité de Valls s’est rétractée jusqu’ici".
Un manque de popularité du premier ministre également relevé par le quotidien espagnol "El Pais", qui remarque que la crise interne "peut avoir des conséquences plus graves à l'Assemblée nationale", si les députés frondeurs décident de ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement Valls. Pour avoir la possibilité d’inverser la tendance, Manuel Valls devra avoir "plus de marge dans la formation de son gouvernement, alors que sa précédente équipe reflétait à elle seule les contradictions propres à François Hollande lui-même", constate le "Guardian". Ces désaccords sur la ligne politique constituent "la plus sérieuse crise dans le quinquennat de François Hollande", conclut "The Independent".

Source nouvelobs.com 26 août 2014 à 12h49

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ce blog est ouvert à la contradiction par la voie de commentaires. Je tiens ce blog depuis fin 2005; je n'ai aucune ambition ni politique ni de notoriété. C'est mon travail de retraité pour la collectivité. Tout lecteur peut commenter sous email google valide. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie.
- Je modère tous les commentaires pour éviter le spam et d'autres entrées malheureuses possibles.
- Cela peut prendre un certain temps avant que votre commentaire n'apparaisse, surtout si je suis en déplacement.
- Je n'autorise pas les attaques personnelles. Je considère cependant que ces attaques sont différentes des attaques contre des idées soutenues par des personnes. Si vous souhaitez attaquer des idées, c'est bien, mais vous devez alors fournir des arguments et vous engager dans la discussion.
- Je n'autorise pas les commentaires susceptibles d'être diffamatoires (au mieux que je puisse juger car je ne suis pas juriste) ou qui utilisent un langage excessif qui n'est pas nécessaire pour l'argumentation présentée.
- Veuillez ne pas publier de liens vers des publicités - le commentaire sera simplement supprimé.
- Je suis pour la liberté d'expression, mais il faut être pertinent. La pertinence est mesurée par la façon dont le commentaire s'apparente au sujet du billet auquel le commentaire s'adresse. Si vous voulez juste parler de quelque chose, créez votre propre blog. Mais puisqu'il s'agit de mon blog, je vous invite à partager mon point de vue ou à rebondir sur les points de vue enregistrés par d'autres commentaires. Pour ou contre c'est bien.
- Je considère aussi que la liberté d'expression porte la responsabilité d'être le propriétaire de cette parole.

J'ai noté que ceux qui tombent dans les attaques personnelles (que je supprime) le font de manière anonyme... Ensuite, ils ont l'audace de suggérer que j'exerce la censure.