Edito : et maintenant, le "mariage pour tous"...
La question va occuper le devant de la scène un bon moment : faut-il instituer un mariage gay ? Peut-être y avait-il, en un temps où une crise économique sans précédent affole tous les compteurs et précipite de plus en plus de français dans la détresse, des questions plus centrales et plus urgentes que celles du mariage gay, du cumul des mandats ou que toutes ces diversions qui aident l'actuel gouvernement à paraître moderne et progressiste. On ne manquera pas, du côté de tous ces bien-pensants, de cataloguer d'avance toutes celles et ceux qui hésiteront devant cette réforme du côté des réactionnaires rétrogrades, ce qui ne rendra service à personne.
Comme beaucoup de mes concitoyens, qui constatent que le fait homosexuel est dorénavant en France une réalité apaisée, je suis favorable à l'égalité des droits. On ne voit pas bien pourquoi un couple homosexuel ne pourrait bénéficier, d'un point de vue social, juridique et patrimonial, de la même sécurité et de la même reconnaissance que celles dont bénéficient leurs homologues hétérosexuels. De ce point de vue, le PACS qui avait fait tant de bruit il y a si peu de temps (1998), est rentré dans les mœurs : l'égalité qu'il esquissait me paraît plus être une régularisation qu'une avancée. Je suis donc favorable à une union civique garantissant à ceux qui la contractent les mêmes droits que ceux issus du mariage. Pour autant, je ne suis pas favorable au mariage gay à proprement parler, à cause du mot "mariage".
L'employer dans ce cas, c'est oublier que le mariage n'est pas une prestation de service juridique, mais le nom qu'on donne à une union dont le but est la création d'une famille. Décider de le sortir de ce contexte, c'est heurter inutilement les convictions de millions de français, sans faire progresser en quoi que ce soit la cause des homosexuels, à qui on ne semble proposer pour modèle que de copier servilement les institutions des couples hétérosexuels. Espérons au moins que ce vrai sujet de société donnera lieu à un débat ordonné (pourquoi pas un référendum ?), et non à une simple pantomime parlementaire.
C'est en ce sens que je me suis exprimé parmi les maires que Var-Matin avait contactés sur ce sujet. Pour être hostile à cette loi, je ne refuserai pas de l'appliquer si elle devait être adoptée, pour deux raisons fondamentales. La première est qu'un maire est garant dans sa commune de l'application de la loi, quoi qu'il pense de cette loi : cela s'appelle être républicain. La seconde, c'est qu'en disant, comme certains de mes collègues le font, qu'on trouvera bien un adjoint pour y pourvoir, on est à mon sens peu délicat avec ses adjoints, qui ne sont pas seulement là pour expédier les corvées qui insupportent au maire, mais surtout, on ne l'est pas avec ceux de ses concitoyens que le droit aura placés en position de venir célébrer leur amour et leur union de cette manière.
No comments:
Post a Comment
Je tiens ce blog depuis fin 2005. Tout lecteur peut commenter sous email valide et sous anonymat. Tout peut être écrit mais dans le respect de la liberté de penser de chacun et la courtoisie. Je modère les commentaires.