16/05/2020

L’Union européenne affronte la pire crise de son histoire | courrier international

La pandémie de Covid-19 bouleverse l’activité économique de l’Europe et met à l’épreuve la solidarité de ses membres. Faute d’un plan de relance massif, c’est l’avenir de la zone euro qui serait menacé, prévient Bruxelles.

“La bonne nouvelle pour l’Europe, c’est que le pire de la pandémie commence à passer”, lance le New York Times. La mauvaise, c’est que “le soulagement pourrait être de courte durée”.
Le quotidien américain réagit aux terribles prévisions économiques de printemps publiées mercredi 6 mai par la Commission européenne et qui tiennent compte des conséquences de la crise du Covid-19. En 2020, le PIB de l’Union européenne pourrait plonger de 7,4 %, avant de rebondir de 6,1 % en 2021 ; dans la zone euro, la chute serait de 7,7 %, suivie d’une croissance de 6,3 %.
C’est la Grèce qui subirait le plus gros choc (-9,7 %), suivie de l’Italie (-9,5 %), de l’Espagne (-9,4 %) et de la France (-8,2 %). L’Allemagne s’en tirerait mieux (-6,5 %), mais moins bien que la Pologne (-4,3 %).

L’économie mondiale est ébranlée

“Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, il faut se rappeler qu’en 2009, lors de la crise financière mondiale, l’économie du bloc de 27 pays s’était contractée de 4,5 %”, ajoute le journal.
Tout cela n’est pas bon pour le reste du monde, prévient le New York Times. Car “l’Union européenne, où vivent 440 millions de personnes, est le premier partenaire commercial des États-Unis et le deuxième de la Chine. C’est aussi le principal investisseur étranger en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions du monde en développement.”
Pour ne rien arranger, “le marasme dans lequel la pandémie a plongé l’économie a amplifié les tensions au sein de la zone euro, les pays du Sud dénonçant le manque de solidarité des pays du Nord, qui disposent d’une puissance de feu budgétaire plus importante pour soutenir les travailleurs et les entreprises”, souligne de son côté le Financial Times.
Et le jugement prononcé le 6 mai par la Cour constitutionnelle allemande a jeté encore un peu d’huile sur le feu, en remettant en cause le programme de rachat de dette d’État lancé par la Banque centrale européenne en 2015.

Une fracture entre le Nord et le Sud

Selon le New York Times, le plus grand danger qui menace aujourd’hui l’économie mondiale est que les divisions politiques entre le nord et le sud de l’Europe de la zone euro débouchent sur une véritable fracture, qui mettrait en péril la monnaie unique.
La Commission ne minimise pas le risque. “La crise du Covid-19 pourrait aggraver encore les divergences économiques au sein de l’UE. La pandémie a beau être un choc symétrique, ses répercussions diffèrent d’un pays membre à l’autre”, constate-t-elle dans son rapport. Avant de prôner, dans un message très politique, la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse, coordonnée et harmonisée :
Un plan de relance européen énergique doit venir compléter l’action nationale afin de redonner rapidement du travail à ceux qui ont perdu leur emploi, refermer les plaies causées par l’assèchement prolongé des investissements et, surtout, compenser les différences de marge de manœuvre budgétaire entre États membres.”
Sans quoi cette crise “pourrait conduire à de graves distorsions au sein du marché unique et à des divergences financières et sociales insurmontables entre certains membres de la zone euro, divergences qui, à terme, pourraient menacer la stabilité de l’Union économique et monétaire”.

Source: Courrier International



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