22/05/2020

Le dernier rapport de l’AIE alerte sur l’urgence des changements nécessaires dans l’énergie


Cet article du 13/11/2019 est intéressant: La crise sanitaire du Covid 19 a fait baisser la consommation d'électricité; du coup les énergies renouvelables dont la production est "fatale" ont augmenté en % dans le mix énergétique. Rrtour sur cet article du Figaro de nov 2019.
 
Dans un contexte de prise de conscience accrue des enjeux environnementaux, les conclusions du dernier rapport mondial annuel de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) devraient susciter encore plus d’attention que d’habitude. L’édition 2019 du World Energy Outlook insiste sur le rôle crucial des décisions prises par les gouvernements pour l’avenir des systèmes énergétiques et donc de la planète. Et ce, à une époque où les mesures adoptées se montrent incapables de freiner la progression des émissions de gaz à effet, responsables du réchauffement climatique. Basée à Paris, cette organisation internationale fondée en 1974 et rattachée à l’OCDE, a de nouveau planché sur trois scénarios possibles.
Si les politiques actuellement en place demeurent inchangées, la demande d’énergie augmentera de 1,3% par an d’ici à 2040, prévoit-elle. Ce qui entraînera des tensions de tous types sur les marchés et la poursuite de la forte hausse des émissions de CO2. Le deuxième scénario, qui ajoute aux mesures actuelles les politiques souhaitées et visées, s’avère lui aussi incapable d’assurer un futur énergétique sûr et durable, avec une progression de la consommation énergétique de 1% par an d’ici à 2040.
Cet accroissement serait tiré pour plus de moitié par des sources bas carbone (dominées par le solaire), et pour un tiers par le gaz naturel, tandis que la demande de pétrole se stabiliserait dans les années 2030. Mais l’essor des énergies«vertes» ne suffirait pas, selon ces hypothèses, à contrebalancer les effets de la croissance économique mondiale et de l’augmentation de population.
Ce scénario façonne en 2040 un monde où des centaines de millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, où le nombre de morts prématurées liées à la pollution avoisine les niveaux actuels et où le changement climatique engendré par les émissions de CO2 aurait de «graves conséquences».

Changement rapide pour atteindre les objectifs de Paris

Dans ce scénario intermédiaire, les États-Unis, grâce au développement du pétrole et du gaz de schiste, représenteraient 85% de la hausse de production de pétrole d’ici à 2030 et 30% de celle du gaz. D’ici à 2025, anticipe le rapport, la production américaine totale de pétrole et de gaz de schiste dépasserait celle de la Russie pour ces deux hydrocarbures. La part des pays de l’Opep et de la Russie dans la production totale de pétrole tomberait à 47% en 2030, contre 55% au milieu des années 2000. Mais quels que soient les choix énergétiques effectués, le monde devrait encore «largement dépendre de l’approvisionnement en pétrole venu du Moyen-Orient dans les années qui viennent», souligne l’étude.
Le scénario du développement durable, qui permettrait d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015 (maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport au niveau préindustriel), requiert, quant à lui, «des changements rapides et généralisés dans tout le système énergétique», selon le rapport. Il rend possible une diminution drastique des émissions de CO2 ; ainsi que des services énergétiques efficaces et à coût maîtrisé pour tous. «Il n’y a pas de solution unique ou simple pour atteindre nos objectifs climatiques», résume Fatih Birol, directeur général de l’IEA, pour qui «de nombreuses technologies et sources d’énergie ayant un rôle à jouer à travers tous les secteurs de l’économie». Il insiste sur la «nécessité d’une volonté politique», les gouvernements disposant des principaux moyens d’action pour changer le futur, via notamment des mesures incitatives.

L’électricité devant le pétrole d’ici 2040

Une nette amélioration de l’efficacité énergétique (chauffage, éclairage, mobilité...) serait le facteur qui conduirait le plus sûrement le monde vers ce troisième scénario, le seul à être vertueux, précise le rapport. L’efficacité énergétique n’a en effet progressé que de 1,2% en 2018, un taux environ deux fois moins élevé que la moyenne depuis 2010, et «loin en dessous du taux de 3% qui serait nécessaire». Dans ce scénario durable, l’électricité serait l’une des rares sources d’énergie à voir sa consommation augmenter au cours des deux prochaines décennies. La part de l’électricité dans la consommation totale d’énergie dépasserait alors celle du pétrole - l’actuel numéro un - d’ici à 2040. L’éolien et le solaire fourniraient presque toutes les capacités de production additionnelles.
Mais le «verdissement» de la production électrique ne passe pas uniquement par l’essor du renouvelable, ajoute l’audit. Le monde doit également s’attaquer aux émissions liées aux systèmes existants. «Ces 20 dernières années, l’Asie a représenté 90% des capacités de centrales à charbon construites sur la planète, et ces usines ont potentiellement de longues durées de vie opérationnelles devant elles», selon l’AIE. Parmi les solutions proposées: doter ces usines de systèmes de captation et de séquestration de dioxyde de carbone ou d’équipement leur permettant d’utiliser aussi de la biomasse ; ou bien les fermer plus tôt que prévu.
L’impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre impose la création «d’une grande coalition réunissant les gouvernements, les investisseurs, les entreprises, et toute personne désireuse de lutter contre le changement climatique», conclut Fatih Birol. Une affirmation qui paraît de bon sens.

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