27/05/2020

La décroissance ou le chemin de la pauvreté

Source IREF: un think tank ultra libéral

Ceux qui rêvent d’un retour en arrière, d’un monde en décroissance sont des ignorants qui n’ont jamais eu faim. La pauvreté a été le lot d’une très grande majorité des populations mondiales tant que la croissance restait modeste sinon inexistante. Les pays occidentaux se sont développés quand la liberté a débridé la créativité et permis le progrès alimentaire aussi bien que technique. La grande pauvreté est passée de plus de 40% de la population mondiale dans les années 1980 à moins de 10% en cette fin des années 2010 grâce à la croissance qu’a suscitée l’ouverture du commerce au niveau international.
Les « décroissants » voudraient fermer nos frontières, ce qui empêcherait l’importation de produits meilleur marché ou pour le moins en rehausserait le prix, ce qui nuirait à l’échange des talents et des idées, ce qui réduirait l’émulation de tous avec tous pour la cantonner à l’Hexagone… Les consommateurs trouveraient moins de produits sur le marché et ils seraient plus chers. La production des médicaments en France en haussera le prix et la sécurité sociale en rationnera l’usage. Les Français n’auraient pas pour autant plus de travail car ceux qui vont travailler à l’étranger auraient plus de difficultés à le faire et ceux qui sont employés en France d’entreprises étrangères pourraient perdre leur job. La fermeture des frontières entraîne nécessairement en effet des mesures de réciprocité et les établissements étrangers en France auraient du mal à survivre dans un environnement hostile qui entraverait leurs échanges avec les autres établissements étrangers de leur groupe.

Les « décroissants » veulent moins de pollution. Le progrès consiste en effet à croître en luttant sans cesse contre les méfaits de la croissance. C’est ainsi que le fog londonien dû au charbon, qui faisait chaque année des milliers de morts, a été combattu. Toute croissance génère des effets pervers et les moyens nouveaux de les éradiquer à terme. Mais l’excès de réglementation et l’interdiction de trop nombreux produits peut tuer les productions plutôt que de les rendre plus propres. La directive européenne REACH, supprimant de nombreux produits dits dangereux, appliquée en outre avec extrême rigueur en France, a affaibli significativement l’industrie chimique française. Ainsi l’offensive contre les produits chimiques dans l’agriculture condamnera-t-elle à terme de nombreuses exploitations. Ces mesures peuvent renchérir les produits au point d’en rendre la vente plus difficile et de faire entrer l’ensemble de l’économie dans une phase de longue récession. Car la décroissance n’affectera pas que les producteurs. Elle atteindra aussi les consommateurs qui ne trouveront plus suffisamment de produits pour se nourrir, qui n’auront plus assez d’argent pour acheter ceux qui leur seront proposés.

Les « décroissants » veulent moins d’enfants, pas de famille, une planète vide et réservée à quelques happy few. Mais une planète vide sera une planète pauvre. Car la plus grande richesse, c’est l’homme. Moins d’hommes, c’est moins de richesse parce que moins d’intelligence, moins de capacité de travailler, moins de créativité, d’innovation, de concurrence, de différence, de vie. Moins d’hommes, ce sont des marchés plus limités pour des productions réduites, des débats d’idées moins prolifiques.
La décroissance est là à cause de ce confinement imposé dans l’urgence et la peur plus peut-être que par raison. Et ses effets sont là aussi avec la croissance du chômage, la baisse d’activité et d’investissement des entreprises et la faillite possible de beaucoup d’entre elles, l’inquiétude des épargnants qui néanmoins augmentent leur épargne, la culture en berne, la puissance publique qui enfle comme la grenouille sans jamais éclater, la pensée unique…
La décroissance exprime une fatigue qui accroît la lassitude du monde ; c’est une faiblesse mortelle pour les civilisations qui profitera à d’autres civilisations plus fortes, parce que la vie et l’envie de vivre reprennent toujours leurs droits mais pas toujours au profit des mêmes. Alors il faut sans doute lutter jusqu’au bout plutôt que d’accepter à notre tour, par notre propre lassitude, de vivre sous le joug des décroissants verts, bruns ou rouges. Il faut batailler pour faire vivre et renaître sans cesse notre civilisation de libertés qui est aussi celle de la croissance raisonnée pour combattre les pauvretés du corps comme celles de l’esprit et du cœur.

Source: IREF Europe 

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