23/05/2020

Baisser de 10 % le salaire des hauts fonctionnaires, quelle bonne idée !, via @LePoint

Les locaux de l'ENA (Ecole nationale d'administration) a Strasbourg.
Face à la crise et pour être concrètement solidaires, les plus hautes rémunérations publiques devraient être réduites. Une mesure à forte charge symbolique.


 
 Qui va être le plus directement touché par la crise économique qui a déjà débuté ? D'abord les indépendants qui, depuis des semaines, n'ont plus fait de chiffre d'affaires, ensuite les salariés du privé qui vont perdre leur emploi. 
 Qui va être le mieux couvert ? L'ensemble des fonctionnaires dont le traitement ne sera pas modifié. 
 
Idée: Dans le nouveau monde dont on nous rabâche les oreilles, une orientation originale consisterait à rendre les fonctions publiques vraiment solidaires en instaurant une réduction des salaires. Une telle opération serait limitée dans le temps et restreinte aux postes les mieux rémunérés. À l'hôpital, elle ne concernait pas les infirmières mais les dirigeants de la fonction publique hospitalière. On entend déjà rétorquer que le « hauts fonctionnaires bashing » est aisé. 
 
On imagine aussi les responsables politiques trembler à l'idée de s'altérer une partie de l'électorat. Pour autant, partager le fardeau d'une crise ne devrait pas uniquement conduire à alourdir les prélèvements obligatoires et la dette publique. 
 
Parmi les économies possibles, la piste d'une baisse des revenus de certaines catégories rémunérées sur fonds publics devrait être explorée. Sensible politiquement et alambiquée juridiquement, elle a le mérite d'incarner une forme de cette solidarité tant vantée et réclamée en particulier par les populations qui seraient visées. Bien entendu, elle subira des foudres au nom de la critique du populisme anti-élite. L'orage passé, les économies se trouveront dans les caisses et le symbole solidaire aura pu contribuer à réhabiliter un peu l'image des dirigeants. 
 
Mode d'emploi. La diminution du salaire pourrait correspondre à la contraction du PIB en 2020, peut-être de - 10 %. Dans les années qui viennent, avec une croissance revenue, la réduction serait annulée. Autre option, elle pourrait s'atténuer progressivement avec les points de croissance et des coups de pouce qui ne manqueraient pas d'être demandés. Au fond, l'idée serait d'indexer sur le PIB les traitements les plus élevés dans les trois fonctions publiques et dans les métiers assimilés. Que ce PIB augmente ou se tasse. Une autre voie serait de limiter les primes, celles-ci constituant une partie souvent substantielle de la rémunération. Le grand nettoyage a tout de même quelque chose de compliqué. 

Qui serait concerné ? Peut-être vaut-il mieux raisonner en niveau de revenus qu'en corps et métiers. Les grands corps seraient, de fait, particulièrement impliqués, mais un seuil chiffré se comprend mieux. En 2017, un salarié gagne en moyenne en équivalent temps plein 2 600 euros net par mois dans la fonction publique de l'État, 2 300 dans la fonction publique hospitalière, 2 000 dans la fonction publique territoriale. Prenons un seuil élevé, à environ deux fois le salaire moyen dans la fonction publique la mieux payée. La baisse des salaires pourrait ainsi débuter à partir 5 000 euros par mois. 5 % des agents se situent dans cette zone. La réduction rapporterait un peu sur le plan financier et beaucoup sur le plan symbolique.

Source Le Point 22/05/2020 

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