23/12/2017

Inégalités suite...

Je trouve cette étude du CREDOC  datant de 2007. C'était l'arivée de Sarkozy au pouvoir après les années Mitterrand et Chirac et son slogan de campage "travailler plus pour gagner plus".
Cette recherche porte sur la période 1990-2007 c'est à dire celle des Reaganomics, l'époque  de Margaret Thatcher, l'application des programmes néo-libéraux, de  la mondialisation, de l'OMC et les programmes d'ajustement structurels du FMI. En voici  la note de synhèse. dont je reproduis ici la conclusion.


9. Des inégalités sociales apparemment croissantes

Quel bilan peut-on tirer de ces analyses ?

Cette recherche confirme tout d’abord qu’une décomposition en trois groupes distinguant les hauts revenus (20% du haut), les bas revenus (20% du bas)  et les "classes moyennes" (les 60% du milieu) est une variable pertinente pour analyser l’évolution des conditions de vie de la population. Cette typologie est bien entendu perfectible, car les « classes moyennes » ainsi définies sont très hétérogènes. Mais les régressions logistiques effectuées -  outils statistiques permettant de mesurer l’influence réelle de cette typologie indépendamment de la Profession Catégorie Sociale, du niveau de diplôme, du genre ou de l’âge - révèlent que le niveau de revenu est le principal facteur explicatif des disparités entre les groupes.

Par ailleurs, l’analyse rétrospective sur 25 ans montre que les écarts entre les hauts revenus, les bas revenus et les "classes moyennes" sont aujourd’hui très importants et même croissants dans de nombreux domaines : dans l’appréciation de l’évolution de son niveau de vie ou l’expression du sentiment de restrictions, dans la situation professionnelle, comme dans l’accès à la propriété de son logement ou dans la possession d’un patrimoine financier ou immobilier. Dans la plupart des cas, ce sont les hauts revenus qui se sont démarqués du reste de la population, les « classes moyennes » adoptant des attitudes et des opinions tendant souvent à se rapprocher de celles des bas revenus.

Depuis le début des années 1980, le corps social semble donc se fragmenter, avec un « décrochage » des hauts revenus : leur niveau de vie s’accroît, leur patrimoine explose, leur foyer est équipé des technologies les plus avancées, leurs pratiques culturelles sont très diversifiées, leur capital social est à la fois dense et étendu, ils se disent de plus en plus souvent en bonne santé, etc. Tous les indicateurs, déjà au vert dans ce groupe, se sont améliorés.

Corrélativement, la proximité croissante entre les « classes moyennes » et les bas revenus a contribué à alimenter, chez les premières, leur crainte du déclassement. Désarroi qui se reflète dans trois attitudes principales : d’abord, une inquiétude plus marquée de perdre son emploi ; ensuite, des difficultés accrues pour assumer les charges de son logement ou pour accéder à la propriété ; enfin, l’impression de voir son niveau de vie se dégrader inexorablement et la peur de voir ses enfants vivre dans des conditions demain plus difficiles.

Enfin, la situation des bas revenus semble s’être détériorée depuis 25 ans : le chômage s’est diffusé plus massivement dans ce groupe de la population ; le chômage de longue durée, notamment, y est plus prégnant ; les emplois occupés sont plus précaires ou à temps partiel subi; l’impression que son niveau de vie s’est dégradé est très forte ; être propriétaire de son logement est de moins en moins fréquent ; même l’état de santé semble plus fragile.

L'étude complète sur le site du CREDOC est ici (lien)

Cette dégradation  de la cohésion sociale fut observée et mesurée il y a 10 ans, après 30 ans de néo libéralisme initiée aux Etats-Unis sous Reagan. Les trente piteuses, succédaient aux trente glorieuses dans nos sociétés développées de l'après guerre 1939-1945, mais produisaient une formidable croissance dans les pays du tiers monde, principalement en Asie.  Qu'en est-il aujourd'hui 10 ans après cette étude? Il me semble que les choses se sont aggravées... ce qui explique la montée des populismes... l'accession de Trump aux affaires aux EU, de Macron chez nous... avec leur programmes de restaurer les conditions des trente glorieuses en favorisant le grand capital dans l'espoir du ruissellement. Mais nous sommes désormais confrontés à d'autres conditions: notre impact sur l'écologie, la consommation des ressources naturelles non renouvelables, le changement climatique. C'est un changement de paradigme "production - consommation" qu'il s'agit de promouvoir.

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